GenèveCinq entreprises primées au Luxury Innovation Summit
Le développement durable et l’économie circulaire étaient au cœur de l’événement qui s’est déroulé les 19 et 20 octobre au Bâtiment des Forces Motrices à Genève.

Tenue les 19 et 20 octobre au Bâtiment des Forces Motrices, la 4e édition du Luxury Innovation Summit, un rendez-vous annuel lancé par l’entrepreneur Deependra Pandey, fondateur de Luxury Venture Group (LVG) – un incubateur de capital-risque basé en Suisse – a réuni 250 participants et 150 spectateurs en ligne. Le but de l’événement étant de sélectionner et d’investir dans des start-up qui proposent des solutions innovantes pour l’industrie.
Après un premier tri parmi une centaine de dossiers soumis par les candidats, réalisé au printemps par un jury indépendant composé de 18 membres, les finalistes des cinq catégories en jeu – lifestyle/design, horlogerie/joaillerie, mode/beauté/bien-être, NFT/métavers/live shopping, économie circulaire/preloved – ont eu la possibilité de présenter leur concept lors de présentations de six minutes dans l’amphithéâtre du BFM.
Les enjeux du luxe
Des pitchs complétés par un programme de conférences portant sur l’innovation dans le luxe, les enjeux de la durabilité et de l’économie circulaire, ainsi que du private equity et du venture capital. L’occasion pour Deependra Pandey d’annoncer la création d’une nouvelle plateforme qui donnera la possibilité à ses membres d’investir dans des start-up avec des montants allant de 100’000 à 3 millions de francs. Le premier Investors Day se déroulera le 23 mars à Zurich.
Alors que les derniers résultats opérationnels de LVMH, publiés la semaine dernière, ne font pas état d’un ralentissement dans le secteur du luxe, Dennis Paul, senior advisor chez Blackstone, se montrait prudent lors de la table ronde réservée aux investisseurs. «On risque d’avoir deux mauvaises années, suivies de deux années de récupération. Les entreprises privées qui ont besoin de capital vont devoir prendre cela en compte», a-t-il prévenu. Il y a un autre point qui l’inquiétait davantage: «Les consommateurs chinois deviennent de plus en plus sophistiqués. Est-ce qu’ils vont vouloir porter des logos comme ils l’ont fait jusqu’ici? Je ne vois pas d’autre population capable de les remplacer.»
Une situation à laquelle les marques ont commencé à répondre en se développant sur de nouveaux segments d’activités comme l’expérience, l’hospitalité et le bien-être. «Un marché moins tangible, mais qui offre beaucoup de satisfaction», a commenté Chabi Nouri, ancienne CEO de Piaget qui pilote désormais un fonds de private equity dans le lifesytle et le luxe chez Mirabaud.
«Les jeunes sont accros aux marques»
«On doit arrêter de penser que le luxe est un artisan qui œuvre dans sa petite échoppe. Le luxe est la plus grande partie de l’économie française, plus grande que l’automobile, l’aéronautique ou l’armement. Si vous regardez la jeune génération, les 17-21 ans, le segment le plus intéressant car ce sont eux qui vont contrôler le monde dans quelques années, ils sont totalement accros aux marques, toutes les études le confirment. C’est une autre raison qui me pousse à affirmer que l’industrie n’est pas en train de changer aussi vite que certains le pensent», a commenté dans son discours d’ouverture le président du jury Alain-Dominique Perrin, l’homme qui a contribué à faire de Cartier ce qu’elle est aujourd’hui, également président de la Fondation Cartier.

Si l’événement affichait complet sur son compte Instagram plusieurs jours avant l’ouverture du sommet, c’est une salle à moitié vide qui attendait les entrepreneurs présents sur place. Le billet d’entrée à 700 francs, 180 pour les étudiants, en a certainement découragé plus d’un. «Le service traiteur n’était pas prêt pour pouvoir accueillir plus de monde», s’est défendu Deependra Pandey, satisfait de l’événement. Pour que celui-ci puisse prendre plus d’ampleur, davantage d’ouverture serait recommandée pour les éditions à venir.
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