Avec sa capacité à créer du texte semblable à celui d’un être humain et à générer du code informatique à partir de n’importe quelle invite, ChatGPT-4, la dernière version du programme d’IA d’OpenAI, a chamboulé, en quelques mois, tous les secteurs d'activité professionnels.

Son impact a été comparé à celui de l’invention de l’imprimerie, à l’avènement de l’Internet et au lancement de l’iPhone. Mais l’analogie que je préfère vient de Yan Le Cun, Directeur de la recherche fondamentale sur l’IA du groupe Meta, qui a confié à la presse récemment: «en tant qu’amplificateur de l’intelligence humaine, l’IA pourrait être à l’origine d’une nouvelle Renaissance, voire d’un nouveau Siècle des Lumières».

Mais aujourd’hui, le buzz autour d’AutoGPT, un agent autonome, dépasse celui de ChatGPT.

Depuis un mois, plus de 100 000 développeurs se sont mis à construire des agents autonomes s’appuyant sur ChatGPT. Il s’agit de systèmes capables de gérer, de manière indépendante et sans supervision, une série de tâches complexes, en imitant le raisonnement humain. Pour le moment, un des plus connus et le plus accessible est AutoGPT.

Quelle est la différence entre ChatGPT et AutoGPT?

ChatGPT permet de faire des recherches en tenant une conversation. Depuis le site d’OpenAI, il est possible de poser des questions à l’IA, en le sollicitant étape par étape, ou «invite après invite» (prompt après prompt).

AutoGPT, en revanche, mène de façon autonome des actions en continu sans être relancé. «C’est une surcouche qui utilise ChatGPT pour réaliser des tâches de fond au logiciel. Il ne s’agit donc pas d’un nouveau moteur d’intelligence artificielle ni d’un nouveau LLM», précise Laurent Alexandre dans Atlantico.

En se connectant sur le site (payant) God Mode on peut faire sa propre expérience d’AutoGPT.

J’ai tenté ma chance - dans un domaine que je connais - avec l’invite: «Comment procéder, pour faire accepter par Département de l’instruction publique, la mise à disposition d’un robot de téléprésence pour des enfants déscolarisés, pour cause de maladie longue durée, soignés aux HUG?». Un projet qui a déjà abouti, mais je voulais pouvoir comparer la procédure générée par AutoGPT.

Bien que ma question ait été formulée en français et que visiblement l’IA l’a comprise, le déroulement de la suite a été en anglais.

La première réponse a fait état de trois objectifs:

Après avoir validé ces trois points en cliquant sur «Launch», AutoGPT s’est mis au travail.

Il a suggéré d’utiliser le moteur de recherche Google pour trouver des études sur les bienfaits des robots de téléprésence en général, du robot AV1 en particulier, puis d’autres études révisées par les pairs (peer review), puis d’évaluer la pertinence de chaque publication.

À chaque étape, il a fallu «approuver ce plan» pour avancer.

Finalement il a fait des recommandations pour la présentation, en demandant de valider l’ajout de photos, vidéos ou diagrammes.

En tout, une vingtaine de sollicitations pour l’accomplissement chaque fois de tâches spécifiques, toutes initiées par AutoGPT, (me laissant toujours l’opportunité de rajouter une précision par un prompt).

Finalement, au bout de 15 minutes, l’IA a proposé 3 documents à télécharger:

Une demi page pour chaque document avec de bons arguments, mais dans une typo courrier, sans graphismes. La proposition finale n'aurait pas pu être soumise dans l'état.

Mais le potentiel est là.

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