
Alléluia! Hosanna! Gloria in excelsis Deo! Le Musée de Carouge a enfin quelqu’un à sa direction. La chose aura, comme on dit, «pris son temps». Le bâtiment a commencé par subir une restauration qui me semble avoir duré des années. A côté de lui, le nouveau château de Berlin tenait de la petite bière. D’aucuns s’étaient même demandés si l’établissement allait une fois rouvrir. Il y avait en attendant, sinon Godot le jour bénit de sa remise à flot, un sinistre baraquement pour présenter des expositions boulevard des Promenades. Puis l’inauguration a enfin eu lieu en septembre 2021 avec une jolie rétrospective Albertine. Mais aucun responsable. Le pilotage (automatique?) était assuré par Alya Stürenburg Rossi, cheffe du Service des affaires culturelles et de la communication de la Ville de Carouge. Il en est allé ainsi jusqu’à la hideuse exposition actuelle intitulée «Bling Bling?» dans le cadre du «Parcours céramique».
Premier mandat important
Comment la chose est-elle possible? Je vous cite le communiqué de presse que je viens de recevoir. «En raison des travaux de rénovation et après le départ de la précédente conservatrice pour le Musée Jenisch de Vevey, le musée n’a pas remis tout de suite au concours le poste de direction.» Comme si c’était le musée lui-même et non la Municipalité qui était aux commandes! Nathalie Chaix est ainsi partie pour le Jenisch en 2019. Cela fait trois ans. Un long interrègne. Une véritable période intermédiaire même, comme on dit pour les dynasties égyptiennes. Celle-ci ne pouvait cependant pas se révéler éternelle. D’où l’actuelle nomination de Benoît Boretti, dont c’est le premier mandat important, même si l’homme était conservateur depuis 2017 du Musée de Montreux que je n’ai pas l’heur de connaître.

Et qui est Benoît Boretti? Né en 1989, le débutant est diplômé de l’Université de Lausanne en archéologie et histoire. Il possède un master de celle de Neuchâtel en études muséales. Depuis 2014, l’homme travaillait pour les musées de Nyon, où il s’occupait d’inventaire et de documentation des objets. Puis il est devenu responsable du Centre des collections de la ville lémanique. Le poste l’a fait collaborer avec le personnel et la direction de trois institutions très différentes. Il y avait en effet le Musée romain, le Château et le Musée du Léman. Benoît va désormais voler de ses propres ailes. Fondé en 1984 et mis sur orbite par Jean-Marie Marquis, qui avait tiré le maximum des lieux, le Musée de Carouge a un glorieux passé. Il ne reste plus qu’à lui inventer un avenir.
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Nomination – Benoît Boretti dirigera le Musée de Carouge
Le poste restait vacant depuis trois ans. Le temps de rouvrir l’institution après d’interminables travaux et de prolonger un intérim municipal.