HorlogerieAvec Rolex, Bulle confirme son attractivité au niveau suisse
Le groupe horloger envisage de créer 2000 emplois dans la ville romande jugée la plus dynamique sur le plan économique. Le chef-lieu de la Gruyère joue également un rôle-clé sur le plan industriel.

Même dans leurs rêves les plus fous, les autorités politiques bulloises n’auraient pu imaginer que Rolex s’installerait un jour sur le territoire de leur commune. Dans quelques jours, le conseil général du chef-lieu de la Gruyère se prononcera bel et bien sur la vente de deux parcelles d’une dimension totale de 100’000 m2 à la prestigieuse marque horlogère genevoise.
Selon la RTS, Rolex envisage d’investir un milliard de francs dans la construction d’un nouveau site de production qui prévoit d’employer 2000 collaborateurs, et dont l’inauguration est agendée pour 2029. Bulle aurait remporté la mise en raison de sa situation centrale entre Berne et le bassin lémanique, laquelle peut faciliter le recrutement de la main-d’œuvre qualifiée dans un rayon très large. L’ouverture d’une nouvelle manufacture confirme le succès de Rolex. Surfant sur une forte croissance, le groupe horloger devra surtout relever le défi de l’engagement du personnel.
L’implantation de Rolex dans la deuxième commune du canton de Fribourg confirme son attractivité. Bulle est montée en 2021 sur la plus marche du podium du classement Bilan des villes romandes les plus dynamiques sur le plan économique devant Gland et Nyon ex aequo. Elle a obtenu de bons résultats dans trois des quatre catégories du ranking établi par le chercheur Christophe Koller: boom démographique, faible taux de chômage, nombreux logements construits, loyers compétitifs.
Seul bémol: Bulle ne comptait que 64 emplois sur 100 résidents. Soit moins que la majorité des villes romandes. Dans un article publié au début de cette année, Bilan a également montré que la Gruyère est la région helvétique qui a enregistré la deuxième plus forte croissance de l’emploi (en pourcentage) entre 2011 et 2019. Avec une hausse de 23% (+5200 emplois), elle devance la Mesolcina, une vallée italophone des Grisons.
Un pôle industriel important
Bulle est devenue au fil des décennies un acteur industriel important. Avec Plan-les-Ouates, La Chaux-de-Fonds et Le Locle, elle figure parmi les villes romandes détenant le taux d’emploi le plus élevé (environ 33%) dans le secteur secondaire. La construction de l’autoroute entre Berne et Vevey et l’ouverture d’une fabrique de machines par le groupe allemand Liebherr en 1979 ont joué un rôle déterminant dans la croissance du chef-lieu gruérien. Le géant mondial des machines de chantier emploie aujourd’hui environ 1500 collaborateurs. Il est même le principal employeur privé du canton de Fribourg derrière Migros.
Une dizaine d’années plus tard, c’est autour de la société belge UCB active dans les biotechnologies de choisir Bulle pour construire un site de production. Une activité qui place pour la première fois la ville sur la carte de la branche pharmaceutique. Depuis, l’entreprise a multiplié les investissements (au total 600 millions de francs) et offre actuellement environ 550 emplois. Parallèlement, d’autres entreprises industrielles se sont développées. Avec Sottas, Progin et Morand (la société a entre-temps déménagé dans une autre commune gruérienne), Bulle est considérée comme le pôle romand de la construction de façades métalliques.
D’un bourg de quelque 8000 habitants, le chef-lieu de la Gruyère s’est transformé en quatre décennies en une ville d’environ 25’000 habitants. Et un nouveau quartier, qui pourra accueillir jusqu’à 2900 personnes, verra le jour dans les prochaines années. De quoi réjouir les futurs collaborateurs de Rolex qui envisageraient de vivre à Bulle.
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.