
C’est devenu une habitude. Deux fois par an, les visiteurs se retrouvent un samedi et un dimanche à Carouge afin de faire un petit tour des galeries. Public sage et rangé. Nous sommes au milieu des bobos d’un certain âge et des jeunes suivant leur chemin. On remarque des enfants et même des poussettes, ce qui semblerait inconcevable à une Nuit des Bains ou lors d’une des soirées d’Art en Vieille Ville. Les prix des œuvres ne sont par ailleurs pas vraiment les mêmes. A Art Carouge, vous pouvez enlever un zéro par rapport aux chiffres articulés en Ville de Genève. Il s’agit ici de provoquer un coup de cœur qui finira au-dessus du canapé.
Deux membres d’origine
Sept femmes ont fondé en 2005 la manifestation sous le titre de Art7 Carouge. Aucune volonté militante. Il se faisait simplement que ces galeristes, qui s’entendaient alors bien, étaient toutes du même sexe. Il y avait au départ un seul parcours par an. S’en est ajouté un second. La géométrie du groupe s’est révélée éminemment variable au fil du temps. Il y a eu des ajouts, mais aussi des retraits. Je ne sais même pas ce que sont devenues Leda Fletcher ou Isabelle Dunkel. Maya Guidi s’est mise en veilleuse. Christine Ventouras de Krisal, qui vient de fêter ses trente ans d’activité, a continué sa traversée en solitaire. De la structure d’origine ne subsiste ainsi ce week-end que Marianne Brand et Véronique Philippe-Gache de Ligne Treize.

Qu’y a-t-il au menu de ce week-end? Six galeries, plus le Musée de Carouge qui présente, comme je vous l’ai déjà dit, «Espèce de cornichon». C’est sans conteste Séries Rares qui attire le plus de public. Normal! Le lieu fête les 30 ans du Titeuf de Zep, qui a été revu pour la circonstance par toutes sortes de dessinateurs. Il y a aux murs des visions pour le moins détonantes de ce héros de la BD adolescente des années 1990 et 2000. Marianne Brand ne présente cette fois pas de céramique, qui reste son fort. Elle montre une peintresse qui travaille à l’aide de feuilles mortes, Yannick Bonvin Rey. Peinture toujours, mais acrylique, au Salon Vert en compagnie du Chilien de Paris Francisco Sepulveda. C’est très coloré et un peu trop décoratif.
Le lit d’Aline Kundig
Aubert Jansem présente l’ancêtre Jean Jansem, très Ecole de Paris des années 1950. L’accrochage prélude à la création d’une association autour de l’œuvre. Galerie Treize répartit sur deux niveaux la production de Vinça Monadé, qui travaille ses formes colorées en 2D et en 3D. Les compositions monochromes existent sous forme de pastels secs comme d’assemblages céramiques. Tout se termine chez Art Now, 60, rue Ancienne. Une enseigne que je ne connaissais pas. Elle offre une installation géante de la photographe Aline Kundig sur le thème de la rupture amoureuse. Il y a ainsi un grand lit défait au milieu. C’est la version genevoise du fameux «Bed» (1998) de Tracy Enim en très, très soft. Ici ni mégots, ni bouteilles vides, ni préservatifs usagés, élevés au rang d’œuvres d’art.
Voilà. Je vous ai tout dit en style un peu télégraphique. Les visites continuent ce dimanche 5 mars de 11 heures à 17 heures, site www.artcarouge.ch
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Galeries – Art Carouge vernit ce week-end ses expositions
Le parcours ne comprend que six galeries commerciales et un musée. Depuis 2005, la manifestation a connu bien de hauts et des bas.