Tokenisation des entreprises«Acheter un token doit être aussi simple que de commander un livre sur internet»
Lamine Brahimi, cofondateur du groupe Taurus, livre sa vision de la tokenisation des PME, qu’il qualifie volontiers de «tendance de fond». Interview.

Quelle est l’appétence des PME suisses pour la tokenisation?
C’est une tendance de fond. Nous rencontrons de plus en plus de PME ou de start-up qui souhaitent aligner leurs intérêts avec leurs clients et partenaires. La réglementation et la technologie permettent de le faire à une fraction du coût que cela aurait engendré auparavant. Et, à l’instar de MagicTomato, de nombreuses sociétés veulent fidéliser leurs collaborateurs au travers de plans de participation dont les actions numériques sont extrêmement simples d’utilisation.
Chez Taurus, nous créons un nouveau marché qui ressemble à l’e-commerce à ses débuts dans les années 2000. Notre conviction est que l’achat d’un titre d’une PME locale ou d’un titre non coté doit être à terme aussi simple que de commander un livre sur internet.
La tokenisation reste mal comprise
La tokenisation n’est rien d’autre que la numérisation des titres. Des sociétés qui n’ont pas encore atteint la taille nécessaire peuvent déjà numériser leurs titres en perspective de se faire admettre au marché secondaire. Les standards définis par la CMTA permettent de le réaliser en deux clics à un coût très faible. En tokenisant leur capital, elles émettent exactement les mêmes titres que des titres traditionnels. Elles sont ainsi prêtes pour réaliser une levée de fonds, fidéliser leurs employés via un plan de participation ou accéder à un marché secondaire.
Comment évolue le marché des actifs numériques en Suisse?
Entre 15 et 20% des banques suisses proposent aujourd’hui des actifs numériques, dont une bonne moitié utilise la technologie de Taurus, et ce marché double chaque année. Dans le monde, seul 1% des institutions financières permettent le négoce d’actifs numériques, mais les grandes places financières accélèrent – un nombre croissant de nos clients sont basés en Europe. La Suisse est précurseure, elle doit toutefois continuer à améliorer son cadre afin de rester aux avant-postes.
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