Il y a un paradoxe Obama. Ce président, Prix Nobel de la paix qui plaît tellement ici, après les deux mandats du chef de guerre George Bush et son administration gangrenée par les mensonges et la corruption, a mis la Suisse dans sa ligne de mire.
Notre place financière n’est-elle qu’une victime collatérale de la guerre économique que se livrent les Etats aujourd’hui? Toujours est-il que l’administration Obama a donné le coup de grâce au secret bancaire helvétique. Plus fort encore, le président le plus cool de l’Histoire, la bête de talk-show, le champion des réseaux sociaux, est parvenu à imposer la loi américaine aux autorités suisses qui se sont rabaissées à livrer des noms de clients américains de banques tout d’abord, puis d’employés ensuite.
Eveline Widmer-Schlumpf a beau souligner qu’elle a obtenu ce qu’il y avait de mieux lors des négociations avec l’administration Obama – «rassurez-vous, sinon c’était le choléra», dit-elle en substance à chaque interview – elle s’est fait rouler dans la farine. La ministre suisse a eu beau «donner» Polanski, livrer des listes de noms tous azimuts, les attaques contre la place financière ne cesseront pas.
Il faut se souvenir qu’aucune société, européenne ou d’ailleurs dans le monde, ne remporte jamais la partie aux Etats-Unis. Ces derniers ouvriront toujours des pare-feu protectionnistes pour préserver leurs champions industriels, bancaires ou technologiques. Les établissements financiers suisses qui ont par le passé voulu parader à Wall Street ont toujours fini par mordre la poussière. Alors que le président Obama et son équipe avaient toute latitude en 2009 pour nettoyer Wall Street à terre à ce moment-là, ils ont préféré permettre aux grands établissements de repartir sur les mêmes bases avec des fonds fédéraux. Concurrence internationale oblige. Et aujourd’hui, Goldman Sachs ne s’est jamais aussi bien portée.
Plus que jamais aujourd’hui, ce réflexe de survie s’applique aussi en dehors des frontières américaines puisque Washington fait mine désormais de vouloir faire appliquer sa loi des affaires partout. Tout cela pour seulement 2% de l’évasion fiscale américaine qui aurait pris la destination de la Suisse.
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
Cet article a été automatiquement importé de notre ancien système de gestion de contenu vers notre nouveau site web. Il est possible qu'il comporte quelques erreurs de mise en page. Veuillez nous signaler toute erreur à community-feedback@tamedia.ch. Nous vous remercions de votre compréhension et votre collaboration.
Notre meilleur ennemi