On a craché dans la soupe
Il y a comme un goût amer. Comme si l’on avait craché dans la soupe, celle-là même qui nourrit tout un écosystème. Le non cinglant des Suisses à la réforme des entreprises dimanche doit faire réveiller les acteurs liés à la présence des grandes sociétés internationales dans notre région. Se réveiller au moins, à défaut de se lever. Se montrer, et démontrer leur contribution à la vitalité des PME, des travailleurs et des ménages de l’Arc lémanique.
Il s’agit à présent de se mobiliser pour éviter que nos moteurs économiques soient constamment pointés du doigt. Non pour protéger ces multinationales avec un grand bouclier, mais bien pour prendre la défense de nos emplois et de notre qualité de vie.
La modeste société que je dirige est précisément liée à ces affreuses multinationales avides de ROI et de bénéfices outrageux. Elles représentent même plus de 90% de ma clientèle. Mes employés, mes fournisseurs et leur famille sont favorisés grâce à leur présence. En estimant leur nombre, j’ai été surpris de constater que cela ne concernait pas moins de cinquante personnes pour une PME qui ne compte pourtant qu’une douzaine de collaborateurs.
Cela a été dit et redit durant la campagne : si la réforme va coûter cher, la perte d’emplois liée à un manque d’attractivité de notre pays coûtera encore plus cher. Ce message n’a pas passé. Alors exprimons-nous, montrons-nous. L’enjeu est de tirer la leçon de cette votation : les faits ne suffisent pas à démontrer la contribution des sociétés internationales à notre économie. Il faut donc donner un visage à ces chiffres. Je m’y engage.
Et vous ?