Le 22 Octobre 1978 Jean Paul II allait marquer les esprits en reprenant cette injonction biblique dans sa messe d’intronisation. A cette époque, le monde économique n’était ni aussi dur, ni aussi incertain qu’en ce début 2013.
Aujourd’hui, la peur est très présente dans les entreprises. Mais, comme une maladie honteuse, on n’en parle que très peu.
Et pourtant, elle est parfois utilisée comme outil de management , est une source de stress et est trop souvent la conséquence de choix stratégiques autant que d’une situation économique instable. La peur est un des outils de pouvoir des Corpocratures !
Alors aujourd’hui parlons-en. Pour apprendre à la maîtriser et à la combattre.
Au départ, la peur peut être salvatrice . Elle est l’autre visage de la motivation, et s’appelle alors la peur de mal faire. Elle renforce alors l’attention ou éveille les sens.
Mais cette peur « positive » peut aussi basculer du côté sombre. Elle n’aide plus. Mais bloque. Elle ne permet plus d’avancer mais nous fige. Elle impacte les relations interpersonnelles, et nous pousse au « combat » ou au repli.
Son intensité devient alors destructrice. Mais le management n’en est que trop rarement conscient. Le « si tu ne fais pas ton travail, je te vire ! » reste trop présent dans l’attitude managériale. Mais – sans pour autant l’excuser – il faut le comprendre. La peur est une maladie contagieuse qui attaque souvent en premier la tête. Et se répand ensuite dans l’ensemble des équipes.
Il faut donc être conscient que la capacité à générer la peur est un pouvoir managérial. Mais que la capacité à la ressentir, la contrôler ou l’éviter reste un trait de caractère individuel.
En entreprise, les deux sont liés. Il est souvent très – trop – facile pour un « chef » d’utiliser cette arme. D’autant que les outils de management de la performance en sont parfois les serviteurs malgré eux.
Mais cette tentative de management par la peur n’aurait qu’un impact réduit si chacun d’entre nous apprenais à l’anticiper et à s’y opposer.
Regardez bien le visage de ces salariés licenciés après des décennies au service d’une entreprise. La colère est dans leurs mots. La peur dans leurs yeux.
C’est aujourd’hui LA peur primale : perdre son travail . En situation de plein emploi, cette perte n’est pas plus ennuyeuse que de perdre ces clés. Un non-évènement dont on sourira après les avoir retrouvés. Mais en temps de crise, « perdre son job » c’est trop souvent perdre sa vie, au sens figuré. Mais aussi malheureusement quelque fois au sens propre … Et ceci est inacceptable.
Il y a cependant une bonne nouvelle : la peur se combat de manière plutôt efficace.
Pour cela, il faut d’abord la connaître, puis l’anticiper, pour finalement mieux s’y attaquer.
Le premier allié de la peur – et le plus sournois - est le confort professionnel. Il est comme une aspérité dans la roche. C’est une prise sur laquelle la peur peut s’appuyer pour atteindre son objectif. Pourquoi ? Parce que le confort nous pousse trop souvent à ne plus nous poser de questions. Il endort, et génère une fausse impression de sécurité qui peut s’avérer dramatique. Si vous n’avez plus « peur » alors vous êtes à risque.
Mon premier conseil : en anticipant la « possibilité » de la peur, vous la rendez concrète. « De quoi ai-je peur ? » et « pourquoi ? » Les réponses à ces questions sont un premier pas vers la confiance, bien plus utile que le confort …
Après cette prise de conscience, mesurez votre vulnérabilité . La peur de perdre ses clés est inutile, si vous avez un trousseau de secours. C’est pareil pour le travail.
Ma seconde recommandation : testez toujours votre valeur. Si dans les 12 derniers mois vous n’avez pas été en contact avec un recruteur pour évaluer vos compétences, savoir si une entreprise pourrait être intéressée par votre profil et à quel prix, vous êtes à risque ! Vous avez une assurance santé. Alors construisez une assurance « anti-peur ». Entrainez-vous à « trouver » un travail, c’est un pas important pour éviter de la perdre …
Un autre compagnon de route de la peur est la naïveté . Rappelez-vous le serpent Kaa du Livre de la Jungle. « Aie confiancccccceeeeeee ». Avec ses yeux qui roulent, il endort ses futures victimes. La naïveté professionnelle c’est de ne plus prendre de distance par rapport à l’entreprise, ou de tout croire, sans jamais rien remettre en question. Et le pire c’est de confier SA gestion de carrière à l’entreprise, quelle qu’elle soit…
Ma suggestion : la gestion de carrière est une compétence personnelle qui ne doit jamais être déléguée. Vos compétences, vos attentes ou votre projet professionnel sont votre investissement. A vous d’en prendre soin, et de le faire fructifier en partenariat avec l’entreprise.
Anticipation, analyse de sa valeur, et responsabilité sont trois armes qui – combinées – permettent de lutter contre la peur. Elles sont faciles à mettre en œuvre. Et plus vous les intégrez, plus elles sont efficaces.
Elles demandent juste une posture différente. Et une prise de conscience qu’il s’agit d’une véritable nécessité.
Vous avez les cartes en main.
A vous de jouer.
N’ayez plus peur !
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« N’ayez pas peur ! … » …et pourtant ….