Non, les Suisses ne sont pas si endettés
A en croire le dernier Allianz Global Wealth Report, les Suisses seraient à la fois ceux qui possèdent les actifs financiers les plus élevés mais dont l’endettement est aussi le plus fort. Est-ce à n’y rien comprendre? Doit-on qualifier le Suisse moyen de citoyen le plus riche ou le plus pauvre au monde?
La vérité, sans doute, est plus proche de la première affirmation que de la seconde. Il faut savoir lire et interpréter les statistiques. Une étude réalisée par la Confédération en 2008 montrait que le taux de personnes avec des crédits ou des emprunts était particulièrement bas en Suisse en comparaison européenne. En moyenne européenne, 28,2% de la population vivait dans un ménage avec au moins un emprunt ou un crédit autre que le crédit hypothécaire sur le logement principal. Or, la Suisse, avec 18,2%, se situait parmi les pays avec le plus faible taux d’endettement. Il n’y a aucune raison pouvant justifier que cela ait changé.
Il faut tenir compte des crédits hypothécaires
Par contre, ce qui explique le résultat de la dernière enquête publiée par Allianz est le fait de tenir compte des crédits hypothécaires. Vu la force du franc suisse par rapport à la plupart des autres monnaies, cette dette semble avoir pris l’ascenseur. De plus, rappelons une fois de plus que le montant de la dette hypothécaire des ménages suisses doit être mis en relation avec les amortissements indirects effectués via le 3e pilier lié.
Ce système complexe durera tant que l’imposition sur la valeur locative de sa résidence principale ne sera pas réformée. Les Chambres fédérales s’y sont attelées, mais sans grand succès à ce jour.