Dans une récente interview donnée au SonntagsBlick , le ministre de la Santé allemand regrette l’exode de centaines de médecins et soignants de son pays vers la Suisse. En France aussi, les statistiques montrent que ce pays manque cruellement de dentistes et de médecins. Paradoxalement, la Suisse a mis en place des numerus clausus stricts ou des processus de sélection interne au cours de la première année. Par exemple, à l’Université de Genève (UNIGE), la Faculté de médecine accueille en moyenne un peu plus de 500 étudiants en 1 re année, mais elle n’offre qu’environ 125 places à ses étudiants en 2 e . En conséquence, la Faculté de médecine a le taux d’échec en 1 re bachelor le plus élevé de l’UNIGE. Pour les étudiants qui ne parviennent pas à entrer en 2 e année, leur inscription à un autre cursus est soumise à des mesures probatoires.
Un système peu rationnel
Autant dire que la Suisse pratique un système peu rationnel. D’une main, elle bride les jeunes Suisses disposés à s’engager dans de longues études, les décourage, avec un impact sur leur carrière et leur vie non négligeable. De l’autre, elle ne fait quasiment rien pour freiner l’installation en Suisse de médecins, dentistes et autres vétérinaires en provenance des pays voisins. De ce fait, elle encourage un certain exode de ces derniers, motivés à venir pratiquer dans un pays où les rémunérations sont plus élevées que chez eux.
Voici quelques chiffres pour illustrer mes propos: en 2017, les quatre universités suisses proposant une formation de médecine dentaire ont délivré 117 titres fédéraux. Or, la même année, notre pays a reconnu 400 diplômes en médecine dentaire. 68% d’entre eux ont été obtenus dans cinq pays: l’Allemagne (près de 90), l’Italie (environ 60), la France (idem), la Roumanie (un peu plus de 30) et le Portugal (25). Il faut savoir que la France applique un numerus clausu s fixé à 1200 étudiants par an. Or, alors qu’il y a 830 projets de recrutement de dentistes dans ce pays, 5% des jeunes dilpômés déménagent en Suisse.
Qu’en est-il pour les vétérinaires? 102 titres de médecine vétérinaire ont été délivrés en 2017 (Berne et Zurich confondus), et 95 diplômes en médecine vétérinaire ont été reconnus (un tiers venant d’Allemagne, le reste se répartissant essentiellement entre l’Italie, la Belgique, l’Autriche et la France).
Enfin, 999 titres fédéraux de médecine humaine ont été délivrés, toujours en 2017, par nos différentes universités. Mais 2949 diplômes étrangers ont été reconnus en 2017! Plus de 1000 avaient été obtenus en Allemagne, environ 400 en Italie et plus de 350 en France. On voit bien que la Suisse ferait mieux de renforcer les moyens pour pouvoir former davantage de médecins en Suisse. D’autant que notre formation est généralement plus exigeante que dans de nombreux pays voisins.
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Médecins étrangers en Suisse: pas idéal
Dans une récente interview donnée au SonntagsBlick , le ministre de la Santé allemand regrette l’exode de centaines de médecins et soignants de son pays vers la Suisse.