Alors que Bilan célèbre avec ce numéro spécial son 30 e anniversaire, la grève des femmes du 14 juin a ramené sur le devant de la scène médiatico-politique la problématique des inégalités entre hommes et femmes. A sa modeste échelle et se devant d’évoluer avec son temps, Bilan a inclus cette thématique dans son enquête annuelle sur les meilleures pratiques RH initiée fin 2008. En récupérant dès 2010 cette opération, j’ai délibérément choisi, avec une subjectivité que j’assume, de donner davantage de poids aux questions liées à ce thème, cela au détriment d’autres telles que la prévoyance ou la question des transports. Une initiative qui a contribué à convaincre egalite.ch (Conférence romande des bureaux de l’égalité) de remettre un prix en partenariat avec Bilan à l’occasion de la présentation des résultats.
Mentionnons un chiffre: parmi la centaine d’entités participant en moyenne chaque année, le taux de femmes cadres est passé de 24% en 2011 à près de 30% en 2019. Depuis quelques années, nous consacrons également une rubrique à la RSE (responsabilité sociale et environnementale des entreprises) dans laquelle nous mettons en exergue les certifications réussies par diverses entreprises en matière d’équité salariale. Une façon d’encourager une saine émulation entre elles.
Notre modeste expertise RH développée via cette vaste enquête nous permet de constater que les principaux freins à l’équité sont liés au manque de solutions valables pour la garde des enfants. Mettre en place davantage d’offres souples et accessibles sera la meilleure façon de voir le nombre de femmes poursuivre leur carrière et accepter davantage de responsabilités.
Mais la mesure la plus efficace serait sans aucun doute que les collectivités publiques aient l’obligation de fournir une place à tous les enfants en âge préscolaire et cela gratuitement. Pourquoi s’intéresser aux enfants dès l’âge de 4 ans et pas plus tôt? Pourquoi rendre aléatoire la garde d’un petit enfant et fragiliser ainsi la situation socioprofessionnelle des parents concernés? En agissant de la sorte, on pénalise les entreprises qui ne peuvent se passer de cette main-d’œuvre. La situation actuelle favorise les inégalités et n’encourage pas les couples à avoir davantage d’enfants.
De plus, en adoptant une telle mesure, on s’attaquerait de manière efficace à la source du problème du financement de l’AVS, soit la baisse de la natalité (le taux de natalité en Suisse a chuté de 2% à 1% depuis 1964)? Ne s’agit-il pas là d’une priorité aussi importante que la défense du pays et l’astreinte au service militaire?
Le monde du travail doit évoluer
Certes, à côté de cela, la généralisation du home office contribue à «dérigidifier» la façon de travailler et favorise un meilleur équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle. Le développement de cette alternative va sans doute contribuer aussi à favoriser une meilleure équité entre les sexes. Une autre mesure pourrait aussi jouer son rôle: remplacer l’actuel congé maternité par la création d’un congé parental, d’une durée équivalente pour l’homme et pour la femme, non transmissible au conjoint. Une façon concrète d’arrêter de pénaliser les femmes.
Le monde du travail doit continuer à évoluer. L’arrivée des nouvelles générations, les «millennials», ne lui en laisse pas le choix. L’intérêt des familles et des entreprises se rejoint dans une Europe vieillissante où la question de la transmission des entreprises se pose toujours plus. L’enjeu est clair: s’adapter ou disparaître.
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La natalité pour sauver l’AVS
Les collectivités publiques devraient fournir gratuitement une place à tous les enfants en âge préscolaire