Avoir les moyens de financer une campagne électorale de vaste ampleur ne suffit pas toujours pour se faire élire. Les élections cantonales genevoises qui se sont déroulées le 15 avril 2018 viennent le prouver avec l'échec cinglant du nouveau parti, Genève En Marche, lancé voici quelques semaines suite au départ du leader charismatique Eric Stauffer de son précédent parti, le MCG.
Non seulement son score personnel s'est effondré. Alors qu'au premier tour des élections du 6 octobre 2013, il obtenait 20'445 suffrages, cette fois-ci il n'en recueille que 12'652 (passant ainsi du 8e rang au 15e rang). Quatre explications à cet échec personnel: avoir démissionné d'un parti qu'il semblait incarner à merveille pour des motifs qui semblent futiles; avoir perdu de longs mois sans que l'on sache dans quel groupement ou parti il allait tenter de ressurgir, laissant son électorat sur sa faim; avoir changé de discours en laissant la fronde anti-frontaliers au MCG qui n'en demandait pas tant (un mouvement dont l'aile droite a suivi massivement le duo Stauffer-Zaccharias); enfin, même si ce duo n'a rien à cacher (a priori), certains de ses soutiens ont laissé perplexe une partie de leur électorat potentiel.
Au final, le Mouvement Citoyens Genevois (MCG) n'a pas disparu du parlement genevois, mais de second plus grand parti (avec 19,23%) il se retrouve à 9,43% et perd quasiment la moitié de ses sièges. Le PLR réussit logiquement à récupérer 4 de ses 9 sièges, en renforçant sa prééminence (avec 25,18% des voix!). Autrement dit, cela signifie qu'il deviendra impossible au futur Conseil d'Etat de réformer la fonction publique sans l'appui d'une partie des Verts, voire des socialistes, vu que le MCG nouvelle formule est devenu un parti très proche de la fonction publique.
Le second enseignement de cette élection vient du premier tour au Conseil d'Etat. La principale nouvelle qui semble se dessiner est la probable non réélection de Luc Barthasat (PDC), le maillon faible de l'Entente bourgeoise. On pourrait se retrouver avec un Conseil d'Etat plus au centre, avec à droite Pierre Maudet (PLR), Mauro Poggia (qui a réussi à quasiment doubler ses suffrages, malgré sa casquette MCG), Serge Dal Busco (PDC) et la nouvelle, Nathalie Fontanet (PLR), et pour la gauche Antonio Hodgers (Verts), Anne Emery-Torracinta (PS) et Thierry Apothéloz (PS).
Mais il est trop tôt pour tirer des plans sur la comète. Il faudra patienter jusqu'au 6 mai, pour savoir qui rejoindra Pierre Maudet. Seuls certitudes: Mauro Poggia, Serge Dal Busco et Antonio Hodgers seront réélus sans difficulté. Pour les candidats du PLR et du PS, des surprises restent possibles.
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