La classe moyenne suisse, celle qui ne bénéficie d’aucun subside pour payer ses primes d’assurance maladie, n’en peut plus. Année après année, elle assiste impuissante à une érosion inéluctable de son pouvoir d’achat. La cause? Une augmentation des prix des biens de consommation courante? Une hausse de la fiscalité? Que nenni. L’unique responsable n’est autre que la spirale infernale qui a frappé les coûts de la santé. A croire qu’il s’agit d’un virus aussi difficile à combattre que le VIH.
Vous souvenez-vous que jusqu’à l’introduction de la LAMal au 1 er janvier 1996, nos primes d’assurances maladie (pour adulte avec une franchise de 300 francs et la couverture accidents) s’élevaient en moyenne en Suisse à environ 170 francs par mois? Aujourd’hui, cette prime a triplé! Dans le même laps de temps, l’indice du prix des biens à la consommation n’a progressé que de 11,3%. Cherchez l’erreur.
Face à ce problème majeur, à gauche, certains souhaiteraient soit créer une caisse maladie unique, soit indexer les primes aux salaires. Ainsi, le principe de solidarité viendrait encore davantage étouffer une bonne partie de la classe moyenne. Rappelons que ce même principe est déjà à l’origine de la LAMal acceptée en votation populaire le 4 décembre 1994 par seulement 51,8% des voix. On peut sans risque estimer qu’aujourd’hui, si c’était à refaire, la population ne voterait plus en faveur de cette solidarité-là. Les travailleurs sont déjà solidaires via les prélèvements AVS qui font qu’un gros salaire va cotiser bien davantage que ce qu’il touchera plus tard. Sans parler de la fiscalité, notamment en Suisse romande où le taux d’imposition ne cesse d’augmenter à mesure que le salaire progresse.
Près de 27% des résidents suisses touchent des subsides via les cantons pour s’acquitter de leurs primes. D’autres s’en sortent grâce à leur employeur. Il existe en effet des contrats collectifs qui proposent aux salariés de telle ou telle entreprise de s’assurer avec toute leur famille à des conditions bien meilleures que celles du marché (avec un discount de 20% sur leur prime). La convention collective du secteur horloger a même rendu obligatoires de tels versements.
Une chose est sûre: le statu quo n’est pas tenable. Faut-il revenir à la période d’avant 1996 où l’assurance maladie n’était pas obligatoire? La piste mérite en tout cas d’être sérieusement étudiée. Non pas au nom des plus démunis, lesquels bénéficient de prestations complémentaires et de subsides, mais au nom de ceux qui n’ont aucune aide, paient des impôts importants et font tourner notre économie. Des travailleurs qui, faute de maintien de leur pouvoir d’achat, revoient à la baisse la part de leur budget dévolue aux loisirs, aux vacances, aux restaurants, etc. Cassons cette spirale, commencée en 1996, qui nous pousse vers la récession.
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Assurance maladie: revenir avant 1996
Nos primes ont triplé depuis 1996, alors que l’indice du prix des biens à la consommation n’a évolué que de 11,3%