Depuis son lancement, « un œil sur les médias », a vu la disparition de L’Hebdo , du Matin , des fusions de titres, des restructurations en masse, des reprises en main, de nouvelles plateformes, un siphonage publicitaire par les GAFA et un effondrement général du modèle d’affaire de l’industrie des médias.
Tout cela a été commenté avec une idée force: la presse est un secteur-clef, vital même, pour ce pays de démocratie directe. Et une demande répétée: que le monde politique envisage un nouvel arsenal législatif, qui tienne compte des bouleversements en cours et envisage une aide directe et plus substantielle à ce secteur.
La situation de la presse en Suisse reste, il est vrai, enviable. Notre pays figure au 6ème rang du classement mondial de la liberté, de RSF, sur 180 pays, alors que le droit à l’information est bafoué dans de nombreux points du globe. Depuis 24 ans, l’ONG suisse Fondation Hirondelle se bat aux côtés de journalistes de zones de démocraties fragiles pour permettre la diffusion de faits documentés, vérifiés et éviter rumeurs, procès d’intention et manipulations.
La fonction critique et de contre-pouvoir de la presse est capitale.
La presse est aussi un pouvoir, qui mérite contre-pouvoir, car il ne suffit pas qu’une information, voire une information exclusive, soit donnée pour que sa qualité en soit assurée.
Lorsque Raphael Leroy enquête sur le financement du voyage de Pierre Maudet à Abu Dhabi, il lève le voile sur l’un des aspects cachés de la personnalité du magistrat et permet aux citoyens de juger de son action. Cette chronique l’a relevé.
Lorsque Sophie Roselli enquête sur les plaintes d’élèves à l’encontre du professeur Ramadan, elle amène des faits, dont la justice peut se saisir. Cette chronique l’a relevé.
Lorsque la rédaction du Nouvelliste , alertée par de «curieux informateurs», renonce à évoquer les relations de Christophe Darbellay avec la mère de son enfant né hors mariage, «tous les détails de l’affaire n’étant pas d’intérêt public», elle prouve qu’elle prend son rôle de «gatekepper» au sérieux. Cette chronique l’a relevé.
Lorsque Géraldine Savary abandonne une carrière fédérale sans tâche, laminée par les rumeurs sur le financement de voyages privés, les dégâts sont lourds. Pascal Broulis, pris dans la même tourmente, en sort lui aussi blanchi.
La presse est d’ailleurs coutumière de l’exercice d’auto-critique. Récemment The New Yorker se demandait, après publication du rapport Robert Mueller, s’il n’avait pas été «aveuglé, dans (sa) couverture de l’affaire russe, par sa haine de Donald Trump». Le quotidien Libération a laissé champ libre, sur plusieurs pages, a des journalistes pour s’interroger sur les origines de la méfiance des gilets jaunes à l’encontre des médias. Au dernier News Xchange d’Edimbourg, les grands noms de la presse anglophone ont estimé qu’en ces temps de polarisation, attisée par la rumeur et le fake news, le public a plus que jamais besoin de «professionnels impartiaux» qui expliquent les faits, leur contextualisation. «Nous n’avons rien à vendre mais un service à rendre», a résumé en une formule Tony Hall, patron de la BBC.
Merci à tous ceux qui lisent cette chronique d’y réagir, contribuant ainsi à l’indispensable liberté d’expression, ciment de la démocratie.
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Médias et liberté d’expression
Le blog que vous êtes en train de lire est consacré à la vie de la presse, qui n’est plus un long fleuve tranquille.