La campagne présidentielle française signe la défaite du petit monde du journalisme parisien ! On y répète, à l’infini, les mêmes erreurs qui ont valu l’élection d’un Donald Trump aux Etats-Unis. Les armes de l’objectivité, de recul, de l’enquête, de l’indépendance ont été déposées. Des journalistes s’érigent en juge de l’élégance morale, en arbitre du convenable et de l’inconcevable. Et même le service public s’y met.
Samedi soir le journal de France 2 revenait sur le ralliement du très éventuel futur premier ministre Dupont-Aignan au Front National. Pour nous dire tout le mal qu’il fallait en penser ! Avec un reportage dans la mairie d’Yerres, ou il ne s’est trouvé qu’un seul citoyen pour approuver le choix du félon «Dupont la haine», promis au feu de l’enfer. Dangereux !
On ne le dira jamais assez, l’insupportable connivence des barons de la politique, de l‘économie et des médias, tous assis au même banquet de la République, fait le lit de l’extrême-droite.
Que des scientifiques, des artistes, des intellectuels appellent à faire barrage à Marine Le Pen, qu’ils rappellent à juste titre les conséquences de la haine de l’autre, rien de plus normal. Les journalistes, eux, ont une autre fonction. Ils informent, ils enquêtent, ou ils commentent, en le signalant. Aujourd’hui en France, près d’un citoyen sur deux est en rupture avec le système. Les résultats du premier tour de la présidentielle, sont effarants... et inquiétants ! C’est cela qu’il faudrait analyser et comprendre.
Depuis le début de cette campagne, il y a comme un malaise, un doute, un parfum d’enfumage autour du «phénomène Macron». Le possible président, le choix de la raison, a certes la tête bien faite. Il rassure, il séduit, il cite Flaubert, il marie la France d’en-bas et le Cac 40, les courtisans sont au bal, les éditorialistes roucoulent, comme on se comprend entre gens bien nés !
Pourtant, quelques rares plumes indépendantes osent la question : Macron aurait-il bénéficié de la mansuétude des médias mainstream ? Serait-il le candidat surgi de nulle part que les grands groupes de presse offrent au peuple de France ? Un «phénomène» favorisé puis analysé ? Le candidat du chèque en blanc collectionne en tout cas les Unes de la presse, people, pensante, chaine en continu. Et l’Histoire donne souvent raison à ceux qui l’écrivent.
Est-ce un hasard, si la France occupe la 39 ème position du classement de «Reporters sans Frontières» sur la liberté de la presse. Après Trinité et Tobago ou la Namibie. «L’entier des médias est désormais détenu par une poignée d’hommes d’affaire», relève l’organisation, pour s’en inquiéter.
Follow the money, disent les Américains.
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Macron-Le Pen: le piège du parti pris médiatique