Les mondes virtuels vont gagner en importance ces prochaines années
L’art NFTs, dénommé également crypto-art, associe de manière pérenne une œuvre d’art numérique à un certificat unique et infalsifiable encrypté dans la blockchain (au travers d’un non-fungible token). Cette union a cela de révolutionnaire qu’elle permet pour la première fois dans le monde numérique de distinguer un original de ses copies et de lui conférer un titre de propriété.
Les CryptoPunks, créés en juin 2017 par le groupe Larva Labs, ont lancé le phénomène des collections d’art NFTs et bénéficient, pour l’instant, de la plus grande notoriété. Il s’agit de 10 000 pictogrammes représentant des visages (très) pixélisés, chacun possédant une caractéristique propre, tel un attribut physique particulier ou détenant un objet spécial. Chaque CryptoPunk est unique et sa propriété est garantie par un NFT sur le réseau Ethereum. D’autres artéfacts tels les Bored Ape Yacht Club (BAYC), les Autoglyphs, les Meebits, les Cool Cats, les EtherRocks ont fait leur apparition depuis, chaque projet NFT ayant ses particularités. Tous ont en commun d’être produits en série limitée aisément reconnaissable et, par leur prix «exorbitant» et leur simplicité apparente, d’enrager à la fois les collectionneurs d’art traditionnels et le grand public.
Pour ces derniers, l’affaire est entendue. L’engouement actuel pour le crypto-art ne serait que pure spéculation, et les collectionneurs d’art NFTs, de simples (crypto)investisseurs. A l’instar d’un système de Ponzi, les premiers à investir seront les seuls gagnants. Les suiveurs, des pigeons qui, d’ici peu, se retrouveront en possession d’une image Jpeg achetée une petite fortune, dont personne ne voudra plus.
Pour les autres, et j’en suis, les collections d’art NFTs n’ont rien d’un phénomène éphémère. Leur prix peut certes s’effondrer, mais le crypto-art et en particulier les collections sont là pour durer. A cela, trois raisons principales:
1. L’aspect communautaire est très fort dans le crypto-art, justifiant ainsi, en partie, la popularité de ses œuvres. Certains membres revendiquent leur appartenance à ces clubs NFTs et leur soutien au monde de la blockchain en exposant déjà l’œuvre digitale dont ils sont propriétaires en photo de profil de leurs réseaux sociaux.
2. Réservés jusqu’à présent principalement aux jeux vidéo, les mondes virtuels vont gagner en importance ces prochaines années. Dans de tels mondes, l’utilisation d’un avatar est obligatoire. Si aujourd’hui les fans de jeux vidéo dépensent des fortunes pour individualiser leur avatar, demain, les hôtes du Métavers de Facebook ou d’autres réseaux posséderont probablement un avatar unique, grâce aux NFTs. Les collections d’art NFTs permettront alors une identification à des valeurs, des projets communs à l’émergence d’un entre-soi.
3. Il est certain que la technologie NFT va s’imposer dans le monde de l’art en raison de la traçabilité et des garanties d’authenticité qu’elle peut fournir tant à des biens matériels qu’immatériels. Il semble probable que l’art NFTs occupe une place de plus en plus importante dans le marché de l’art. Certaines galeries d’art créent leur propre plateforme de vente d’art NFTs et des foires d’art dédiées à l’art digital font leur apparition. S’agissant des collections d’art NFTs, elles devraient résister au temps, mais pas forcément dans les musées. Paradoxalement, leur force semble résider dans leur «valeur d’usage» qui permet à leurs détenteurs de se distinguer et de répondre à leur besoin d’appartenance à une communauté qui les dépasse ou à des valeurs qui les transcendent.
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L’art NFTs n’a rien d’éphémère