Le purgatoire des chantiers routiers
Travaux «L’attente peut durer jusqu’à cinq minutes. Veuillez éteindre votre moteur!» L’automobiliste pressé, qui piaffe en guettant le feu vert tout en consultant sa montre, a de quoi être énervé: est-ce que la commune ne ferait pas tout pour dissuader les conducteurs de passer? Pourquoi personne n’a l’air de travailler ce matin? Et pourquoi, bon sang de bon sang, un nouveau chantier encombre tous les axes parallèles? Pas si simple, répondent les autorités. Vous ne voyez pas les ouvriers qui sont au fond de la fouille en train d’installer en sous-sol les différentes canalisations (eaux claires, eaux usées, électricité, gaz, câbles téléphoniques, etc.). Elle exige une longue et délicate coordination entre les services concernés.
Le trafic routier est comme l’eau courante, en cas de bouchon, il s’infiltre par toutes les issues. Quand un accident bloque l’autoroute, les conducteurs n’ont qu’une hâte: sortir du guêpier
et gagner la route cantonale qui, forcément, ne pourra plus accepter ce trafic additionnel. D’où de nouveaux bouchons sur une artère pas prévue pour cet afflux d’automobilistes pressés.
Un piéton est un automobiliste qui a trouvé une place de parking, a dit Pierre Dac! L’humoriste a trouvé le mot pour rire, mais l’automobiliste captif n’a pas fini de… rire. L’augmentation de la population, le coût des loyers en ville et l’obsession rose-verte de favoriser les transports publicsfont que le trafic routier n’est qu’à l’aube du purgatoire. Demain, c’est à craindre, ce sera l’enfer.