L’angoisse du mot de passe
L’angoisse du mot de passe
Informatique «Veuillez vous connecter en indiquant votre nom d’utilisateur…» Ça y est, le cauchemar commence. Au moment de payer ma facture de téléphone, d’accéder à mon compte bancaire ou à celui de mon assureur, il faut retrouver mon sésame qui permette d’ouvrir la grotte magique. La pratique devient incontournable. Swisscom a averti ses abonnés que toute facture sur papier allait être frappée d’une taxe de 2 fr. 90 par décompte et par mois. Donc pas moyen de moyenner, il faut en passer par la volonté du fournisseur. Changer d’opérateur ne sert à rien: ils ont tous adopté la même règle. La procédure simplifie le travail de l’opérateur, mais c’est au client de débourser.
Le «sésame» de la grotte magique d’Ali Baba et les 40 voleurs était assez facile à retenir pour le bûcheron du conte persan. A l’ère du numérique, c’est une autre musique. Pas question de se contenter du nom d’une céréale, voire d’un prénom assorti de l’année de naissance, trop facile! Certains sites imposent au minimum une majuscule, un chiffre et un signe spécial. Bref, impossible à retenir et impossible à généraliser pour tous les sites et applications. Et plus on avance en âge, plus la mémoire flanche.
Source d’agacement pour les utilisateurs et sentiment de «ras-le-bol», la généralisation du mot de passe affiche aussi ses limites d’un point de vue sécurité. Le réinitialiser relève du parcours du combattant. Banquiers, assureurs ou opérateurs téléphoniques ont oublié une évidence: leur clientèle n’est pas composée exclusivement de «geeks» addicts à internet, il se trouve encore quelques récalcitrants aux mots de passe polymorphes.