Initiative: huit fois plus facile
Initiative: huit fois plus facile
Démographie Va-t-on voir refleurir des bouquets de panneaux orange aux balconsou d’affiches pour ou contre un sujet de votations fédérales? Vu les montants engagés aussi bien de la part des milieux économiques que d’ONG pas si «non gouvernementales» que ça en fonction des mandats officiels qu’elles reçoivent, les médias ne peuvent pas se plaindre en cette période de disette.
Mais la démocratie en sort-elle grandie? Les débats sont toujours utiles et nécessaires. Reste que l’accès aux urnes n’a jamais été aussi facile. Aujourd’hui, la modification de la Constitution peut être demandée par une initiative populaire si les initiants récoltent, en dix-huit mois, 100 000 signatures de personnes ayant le droit de vote. Quant au référendum, il peut être demandé par 50 000 citoyens ou huit cantons dans les 100 jours à compter de la publication officielle.
Malgré plusieurs tentatives de réajuster la barre, notamment lors de la dernière révision de la Constitution en 1999 qui réajustait la limite à 100 000 et 150 000 signatures, ce sont toujours les chiffres de 50 000 et 100 000 qui sont la règle. Or, la population suisse est passée de 2,4 en 1850 à 8,6 millions d’habitants aujourd’hui. Largement plus du triple.
Depuis 1971, les Suissesses ont acquis le droit de vote, ce qui fait tomber la barre des 50 000 de 7,6% du corps électoral à moins de 1%. Huit fois moins… C’est aussi sans compter les réseaux sociaux
qui permettent de mobiliser les foules. Pour ne pas lasser les votants (moins de 50% le 29 novembre dernier), il est temps d’ajuster la barre à la formidable poussée démographique.