Wake up call
»The first law of ecology is that everything is related to everything else. »
- Barry Commoner
Oui parce que c’est bien beau d’écrire des articles sur les innovations, l’Intelligence Artificielle, le blockchain, la robotique etc... mais soyons sérieux un moment: tout cela, même si c’est entrain d’arriver, ne sert à rien si l’humanité n’existe plus sous la forme que nous connaissons. Qu’entends-je par là? Qu’il serait un « petit » peu temps de se bouger pour que notre planète ne ressemble pas à une poubelle.
J’aurais aimé commencer ce premier article 2018 avec un peu d’enthousiasme mais vous l’avez compris, pour une fois je ne vais pas parler des voitures autonomes, des logiciels qui remplaceront les cerveaux, des robots qui vous serviront le café... non j’aimerais discuter un peu de ce que sera notre planète dans quelques années si nous continuons à « vivre » comme le faisait nos grands-parents, - à savoir « penser que notre mode de consommation est immortel » - parce que si l’on continue comme ça, autant intituler ma rubrique « Notre monde en mode science-fiction ».
LE PLASTIQUE C’EST PAS CHIC
Facts and figures »... parce qu’il est important d’avoir quelques chiffres pour ne pas tomber dans l’émotionnel. Voici ce que cela donne par exemple pour le plastique:
Depuis 2015, il y a à peu près 6.3 millards de tonnes de plastique qui a été jeté. Sur ce chiffre, 9% est recyclé, 12% incinéré et ... et ... 79% est éparpillé un peu partout (terre, océans etc). 79%!!! On estime à 10 millions de tonnes de plastique déversé chaque année dans les océans. Chaque seconde, 20’000 bouteilles en plastique sont vendues dont moins de 50% finiront recyclées. Petit chiffre bonus, il faut 450 ans pour qu’une bouteille en plastique se biodegrade. Il n’y a pas que les bouteilles... chaque année, les Etats-Unis à eux seuls jettent 500 millions de pailles en plastique qui ne sont pas recyclés... et là je me dis, « A QUOI SERT UNE PAILLE???? »
(Le temps de lire le paragraphe ci-dessus, environ 600’000 bouteilles en plastique auront été vendues, soit 300’000 éparpillées comme déchets non-recyclés)
Je vous épargne le reste, vous pouvez aller sur le site de la NASA - https://climate.nasa.gov - qui explique beaucoup mieux que moi ce qu’il se passe. Je vous invite également à lire le « rapport meadows » (« Halte à la croissance » en français) qui a été commandé au MIT par le Club de Rome en 1970, puis mis à jour en 2004. Plus « light » mais tout aussi percutant, vous pouvez aussi voir le documentaire « 2 degrés avant la fin du monde » par DataGueule (disponible gratuitement sur YouTube).
MEA CULPA
Je n’ai pas pour intention de devenir écologiste ou militant mais je me retrouve un peu obligé de l’être malgré moi car je n’ai pas encore les moyens de me payer un billet pour Mars et il faut bien que je laisse une planète décente à ma fille et sa génération.
Bien entendu, il existe beaucoup de solutions contre le changement climatique et la dégradation de notre planète mais est-ce que cela sera suffisant? Je suis malheureusement de cette génération qui fait partie du problème ET, j’espère, de la solution. Nos grands-parents avaient encore « l’excuse » de croire que notre mode de consommation n’avait pas de limite... nos parents moins et pourtant qu’ont-ils fait? Et moi? Né dans les années septantes, comment ai-je passé mon adolescence? Parce qu’il ne faut oublier une chose importante, nous, pays riches, sommes les premiers responsables de tout cela. Il y a un ratio intéressant et que l’on peut retenir facilement:
10% des plus riches produisent 50% des émissions de CO2 planétaire.
50% des plus pauvres produisent 10% de ces mêmes émissions...
ET LA SOLUTION?
Je vais quand même essayer de lier ce sujet au thème de cette rubrique. Oui, je suis persuadé que les solutions seront technologiques. Quitte à avoir un audit d’une Intelligence Artificielle 1 milliard de fois plus intelligente que nous qui nous dira quoi faire pour résoudre ce problème. Oui il faut investir dans ces startups qui essaient de créer de la valeur économique tout en prenant conscience de l’impact social et écologique. La « Green Tech » est un véritable mouvement qui redonne un peu espoir car même si le combat est difficile, certains pourront se dire qu’au pire, ils se seront battus jusqu’au bout.
Comme tout parent qui s’inquiète de l’avenir de ses enfants, en plus d’encourager ma fille à être empathique, curieuse et entreprenante, je vais probablement aussi devoir lui enseigner comment produire son propre potager et, malheureusement, se servir d’une arme (ou en tout cas lui apprendre le kung-fu) car lorsque notre société paresseuse se prendra une guerre civile parce qu’il n’y aura plus rien à bouffer, que les migrations climatiques se feront plus nombreuses et que les plus fortunés s’enfermeront dans leurs ghettos surélevés, je ne donne pas chère de notre peau pour contenir la masse qui en aura marre et voudra guillotiner les bourgeois des temps modernes... j’espère avoir tort, sauf que cette fois, « facts and figures »... les chiffres sont là.