Pokémoney… go!
Depuis début juillet, c’est le raz-de-marée: d’un côté les chasseurs, prêts à tout sacrifier pour leur quête, de l’autre les critiques, reléguant le jeu au rôle de divertissement pour décérébrés (au mieux), voire de perturbateur social. Pokémon Go divise. Jusqu’au cœur des entreprises. Salariés déconcentrés, départs en congé pour chasser les figures, voire démissions: certains patrons fustigent l’app pour smartphone.
Evidemment, il y a les malins qui ont vite compris le trafic généré par les chasseurs et qui placent des PokéStop, des arènes et autres leurres pour joueurs chez eux. Ceux aussi qui vendent des produits dérivés. Ceux enfin qui surfent sur le phénomène en récupérant l’univers pour leur communication, comme le clip de Bâle Tourisme qui a fait le tour du monde en mettant en scène la «revanche» des Pokémon dans la ville rhénane.
Ainsi, de nombreuses entreprises gagneraient à s’inspirer du jeu. Le succès de l’app montre qu’un univers même vieux de près de vingt ans n’est jamais mort: il suffit de le réinventer. Or ses concepteurs n’ont fait que reprendre le jeu sur Game Boy en remplaçant le personnage pixellisé par le joueur. Du Bibendum Michelin à Betty Bossi en passant par Quicky: combien de personnages à ressusciter?
Autre leçon de Pokémon Go: le croisement des technologies. Des jeux en réalité augmentée existaient déjà. Les jeux sur mobile sont aussi vieux que les mobiles eux-mêmes. Et la géolocalisation remonte aux premiers smartphones. Mais c’est la combinaison des trois qui crée le phénomène. Intelligence artificielle, big data, robotique… Les champs à explorer sont nombreux et les combinaisons sans fin.