Les absurdités de la globalisation
Augmenter la production de consommables destinés à court terme à la poubelle n’a rien d’exemplaire
Commerce en ligne Des copies de baskets de marque à 1 franc. Des casques sans fil pour 17 francs. Basé à San Francisco, le portail Wish s’est donné la mission de livrer aux consommateurs du monde entier la marchandise produite à bas coût en Chine, aux prix chinois. Et ça marche. Selon «Forbes», ce modèle d’affaires a rendu milliardaire le fondateur de Wish, Peter Szulczewski (37 ans), un ancien de Google.
La société Wish est actuellement évaluée à près de 9 milliards de dollars.
En Suisse, c’est l’engouement. Les millennials commandent sur leur smartphone et accumulent les gadgets électroniques qui rendent l’âme après deux jours. Selon les estimations de la société Carpathia, citées par la «NZZ am Sonntag», Wish a réalisé l’année dernière en Suisse un chiffre d’affaires de 185 millions de francs, soit un bond de 55% en un an. La devise de l’entreprise: «Shopping made fun.» En clair, on n’achète pas parce que l’on a besoin de quelque chose, mais pour s’amuser.
Pour le dire avec tact, ce n’est pas comme ça que l’on va sauver les baleines. A l’heure d’une crise environnementale globale, augmenter la production de consommables destinés à court terme à la poubelle n’a rien d’exemplaire. Pas plus que de gaspiller des ressources à la fabrication d’articles inutiles qui vont ensuite sillonner le globe sur des cargos hyperpolluants. La globalisation a parfois des aspects complètement absurdes.