La culture des voyages low cost en sursis
La culture des voyages low cost en sursis
Tourisme Un vol EasyJet pour Amsterdam à 50 francs, un hébergement Airbnb réservé en trois clics et un week-end de plus passé à faire du shopping à 1000 kilomètres de chez soi. Un mode de vie dont le coronavirus a sonné le glas. Après quelques semaines de crise, il paraît évident que nous ne retrouverons pas la «vie d’avant». Fondateur des revues cultes «Wallpaper» et «Monocle», Tyler Brûlé livrait dans la «NZZ am Sonntag» une analyse des plus pertinentes.
Ce prescripteur de tendances canadien basé entre Zurich et Londres prévoit le grand retour du voyage en voiture, un espace confiné et sûr. Quant aux sauts de puce dans des avions bondés, ils seront sacrifiés sur l’autel de la distanciation sociale.
Les compagnies low cost sont vouées à une consolidation drastique. Habiter dans les meubles d’un locataire inconnu et partager ses microbes? Certainement plus. Le concept même d’Airbnb a du plomb dans l’aile. L’afflux touristique
qui a chassé les habitants des centres de Lisbonne, Barcelone ou Berlin est en passe de se tarir. L’effondrement guette les acteurs immobiliers qui avaient misé sur des logements réservés aux visiteurs parce que plus lucratifs. Une occasion peut-être pour les populations locales de se réapproprier leur ville. Dans ces lieux où toute l’économie s’est tournée vers l’accueil des touristes, il va falloir se réinventer.
Le voyage s’était banalisé à l’extrême, il va redevenir un événement qui sort de l’ordinaire. Bienvenue dans une époque plus frugale. Le monde d’après ne sera sans doute ni meilleur, ni pire. Il sera différent.