Coronavirus vs frontières
Coronavirus vs frontières
Libre circulation
Les frontières, nous y avons été douloureusement confrontés durant cette pandémie de Covid-19. Finies les courses en France. Impossible, le week-end dans la campagne toscane. Exclu le shopping à Berlin. Même déconfinés, les Suisses continuent à souffrir d’une légère claustrophobie liée à la taille minuscule du territoire. Tout aussi pénibles ont été les restrictions d’entrée imposées aux personnes venues de l’étranger. Des couples sont ainsi séparés en raison d’une relation non officialisée. Le garde-frontière devient tout-puissant.
C’est de son arbitraire que dépend l’accès à notre destination. Et, de son humeur, le temps que nous allons passer stoppés à la douane. Car notre mobilité n’est plus conditionnée au principe de la libre circulation des personnes introduit en 2012, mais à des décisions gouvernementales souvent erratiques qui suivent du mieux qu’elles peuvent cet imprévisible coronavirus.
C’est une expérience collective dont se réjouissent les opposants à l’initiative de l’UDC sur la libre circulation, soumise au peuple le 27 septembre prochain.
Dans la «Neue Zürcher Zeitung», la ministre de la Justice Karin Keller-Sutter se félicitait de cette redécouverte de la valeur de la liberté. «La crise du coronavirus a conduit à une démonstration inattendue: la fermeture des frontières détruit de la valeur économique et des emplois.»
La Saint-Galloise assène un argument massue. «Le Conseil fédéral a accordé plusieurs milliards de francs de prêts pour sauver des entreprises.
Il serait absurde que ces firmes ne puissent pas recruter à l’étranger les spécialistes dont elles ont besoin.» Visiblement, la campagne a déjà démarré.