Ce que Zurich doit à la Suisse
Il y a une génération à peine, Zurich faisait les titres de la presse internationale pour le triste tableau de sa scène ouverte de la drogue. Trente ans plus tard, la métamorphose est totale. Agissant comme un aimant pour la main-d’œuvre la plus qualifiée du monde, la métropole alémanique jouit d’une réputation sans équivalent autant pour le niveau technologique que pour la qualité de vie. Réussite urbanistique, l’ancien quartier industriel de Züri West s’est imposé comme un emblème du dynamisme de la ville. L’endroit concentre les nouvelles activités économiques où la croissance est la plus forte.
Surfant sur ce succès, les Zurichois sont prompts à s’en arroger le mérite avec la pointe d’arrogance qu’on leur connaît. Or cette réussite repose en grande partie sur les fondements du modèle helvétique. La Confédération laisse aux cantons et aux communautés locales la latitude nécessaire pour ajuster les développements aux réalités du terrain. En même temps, Berne soutient massivement les écoles polytechniques fédérales qui jouent à Zurich comme à Lausanne un rôle déterminant de moteur. Pilier de l’essor de la cité de la Limmat, la tradition de qualité appartient au ciment de notre culture nationale. Si Zurich bénéficie de l’aura incontestée du Swiss made, elle le doit aussi à la population dans son ensemble qui a montré durant des siècles son goût pour le travail.
Reste à souhaiter que Zurich n’oublie pas sa dette envers la Suisse entière. Personne ne conteste son rôle de locomotive à la ville de Zwingli. Mais chacun compte sur une collaboration entre régions qui rende l’ensemble du pays gagnant.