C’est le principe de l’arroseur arrosé ou du chasseur chassé. Depuis un mois, et la sortie d’un article dans Libération , la Ligue du LOL est la cible de toutes les railleries. Et les membres de cette meute, des journalistes et communicants du petit milieu parisien, sont à leur tour victimes d’une traque sans pitié sur les réseaux sociaux. La même battue qu’ils avaient organisée contre les personnes jugées «faibles» par cet aréopage des mâles mal dégrossis.
Cette ligue machiste voit le jour en 2009, une période qui est marquée par l’avènement des réseaux sociaux. Vincent Glad, instigateur de ce «mouvement, plaide alors pour la hiérarchisation sociale de la twittosphère dans un article pour le site salte.fr . Rentrer dans la Ligue du LOL qui se définit comme étant un espace dans lequel «on fait des blagues potaches et des bons mots», est une «assurance» d’être reconnu par ses pairs.
Il est alors de bon ton de se gausser des femmes ou des hommes qui ne sont pas assez virils à leurs yeux et qui comme eux sont actifs sur le web. Regroupement des cadors de Twitter, les membres bénéficient d’une large visibilité sur les réseaux sociaux.
De Facebook à Twitter, il n’y a qu’un pas que la clique n’a aucune peine à franchir. Sous couvert de blagues au second degré, tous les coups sont permis contre des cibles qui ne peuvent pas réagir publiquement. Des femmes principalement sont dénigrées et harcelées quotidiennement.
Dix ans plus tard, Libération sort l’affaire. Les victimes qui ne pensaient jamais être reconnues comme telles se manifestent sous le #laliguedulol. C’est un raz-de-marée de témoignages sur Twitter. Les pratiques de la clique y sont publiquement dénoncées. La parole se libère alors et fait écho à #metoo.
Le public y découvre l’ampleur du phénomène, des envois intempestifs aux photos montages pornographiques en passant par des raids numériques contre des victimes soigneusement sélectionnées, des canulars téléphoniques diffusés sur les réseaux sociaux ou de l’intimidation physique sur leur lieu de travail.
Et que se passe-t-il? Les médias employant les membres de la ligue mettent en congé forcé les harceleurs. Leurs comptes sont nettoyés et un nombre incalculable de tweets ne sont actuellement plus en ligne. Les pourfendeurs sont - quant à eux - cloués à leur tour au pilori par la communauté digitale.
Comme dans chaque crise, les protagonistes s’excusent: Vincent Glad publie un tweet laconique en expliquant «qu’il a créé un monstre qui lui a échappé». Maigres explications et excuses qui figurent sur son compte inactif depuis ces révélations. Il aurait été sûrement plus utile à Vincent Glad et Cie de se rappeler la règle des trois «L» dans les médias. Après avoir été léchés par leurs courtisans, les stars sont lâchées avant d’être lynchées. Et parfois de retomber sur leurs pattes.
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La ligue du LOL ne fait plus rire
Composée d’influents journalistes et de communicants français, la ligue du LOL a harcelé durant des années des femmes sur la toile. Comment, pourquoi? Décryptage. -