Un nouveau risque majeur pour l’économie suisse
TTIP Il y a dix ans, le Conseil fédéral renonçait à négocier un accord de libre-échange avec les Etats-Unis. Aujourd’hui, dans un environnement économique difficile et encore alourdi par le blocage de nos relations avec Bruxelles, la Suisse assiste impuissante à la tentative de rapprochement entre les Etats-Unis et l’Union européenne (UE). Depuis plus de deux ans, les deux parties négocient un partenariat transatlantique sur le commerce et l’investissement (il est connu sous l’acronyme anglais TTIP) destiné à accroître leurs échanges et à faire reconnaître mutuellement leurs normes réglementaires.
Or, plus les pourparlers avancent, plus ils font grimper la cote des opposants européens qui craignent une libéralisation des services publics, une invasion de produits alimentaires américains gorgés d’OGM et la création d’un tribunal d’arbitrage privé au profit des multinationales.
La Suisse a aussi tout intérêt à ce que cet accord de libre-échange ne se concrétise pas en raison du potentiel de discrimination qu’il recèle pour son économie. Les entreprises helvétiques risquent de perdre leur accès privilégié au marché de l’UE, alors que leurs concurrents européens bénéficieront de la clause de la nation la plus favorisée aux Etats-Unis. Une perspective qui suscite évidemment beaucoup d’inquiétude, car des milliers d’emplois sont en jeu.
Isolée sur la scène internationale, la Suisse doit prendre en mains son destin commercial.