Tous les acteurs politiques et économiques partagent la même opinion: il faut réduire les charges administratives et réglementaires qui pèsent sur les entreprises. Avec la surévaluation du franc, la question revient avec insistance. D’autant que la position de la Suisse dans ce domaine s’est détériorée au cours de ces dernières années comme le montrent les différents classements de la compétitivité.
Les témoignages recueillis par Bilan auprès de plusieurs patrons révèlent leur désarroi face à un phénomène qui plombe leur énergie entrepreneuriale. Cette gangrène s’étend au-delà du secteur privé pour toucher les activités dans les domaines de la santé, de l’éducation et même de l’administration publique. La bureaucratie n’est pas indolore. Elle est énergivore. Or, la responsabilité de l’accroissement du travail dit improductif est imputable aux mêmes acteurs qui le dénoncent.
D’un côté, le Parlement ne parvient pas à relever le défi. Tiraillés par les intérêts particuliers qu’ils défendent, les députés multiplient les entraves techniques au commerce. De même, lorsque la Suisse cherche à harmoniser sa législation avec celle de l’Union européenne afin de faciliter les échanges, ils ont une fâcheuse tendance à en faire davantage dans un souci de perfectionnisme typiquement helvétique. Et, curieusement, les parlementaires se sont écharpés en automne dernier sur le crédit demandé par le Conseil fédéral pour faciliter la cyberadministration par le biais de la création d’un guichet virtuel unique.
De l’autre, les branches de l’économie privée active sur le marché suisse restent plutôt sur la défensive. Les réglementations érigées par la Confédération et les cantons permettent en effet à leurs membres de prospérer à l’abri de la concurrence intérieure et étrangère. Une attitude qui choque Avenir Suisse, le think tank libéral. Dans la construction règne ainsi un silence suspect. Bilan a approché des entreprises afin qu’elles décrivent leur quotidien. Or, ces dernières ont choisi de ne pas répondre à nos sollicitations.
Un frein à la réglementation - -
Il est cependant faux de croire que la Suisse reste les bras croisés. Depuis dix ans, plusieurs dizaines de mesures ont été prises pour alléger les charges administratives. Mais elles ne parviennent pas à compenser la boulimie réglementaire qui découle aussi, faut-il le rappeler, d’abus commis par les acteurs économiques. Même les banquiers le reconnaissent.
Une des solutions les plus prometteuses et les plus faciles pour réduire la bureaucratie consiste à mettre en œuvre un frein à la réglementation sur le modèle du frein à l’endettement. Les Chambres fédérales se pencheront sur la question dans le courant de cette année.
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Trop de bureaucratie: à qui la faute?