Chaque année, le même rituel se répète. L’arrivée de l’automne coïncide avec l’annonce d’une hausse des primes de l’assurance-maladie. Depuis l’entrée en vigueur de la législation en 1996, la prime standard avec une franchise de 300 francs a enregistré une hausse annuelle de 4,6% en moyenne. Les raisons de cette augmentation sont connues: les coûts de la santé renchérissent continuellement.
Chaque année, la hausse des primes est vécue comme une fatalité. Personne ne se sent responsable de cette situation. Chaque acteur préfère reporter la faute sur autrui en espérant que les vagues se calmeront d’ici à la prochaine échéance. On agite désormais la prochaine entrée en vigueur de la loi sur la surveillance de l’assurance-maladie comme la solution qui permettra de calmer la tempête. Or, son rayon d’action sera faible sinon partiel.
Chaque année, on sait que chaque acteur porte une part de responsabilité. Les assurés engorgent les urgences des hôpitaux pour des cas bénins. La rivalité entre les cliniques privées et les établissements publics pousse à la course aux acquisitions d’équipements les plus coûteux. Le nombre de spécialistes ne cesse de s’accroître avec une pléthore de psychiatres, de cardiologues, etc., dans plusieurs cantons, alors que celui des médecins de famille recule dans les régions périphériques. Les progrès de la médecine permettent toujours plus d’interventions ne nécessitant plus un séjour dans un hôpital. Ce qui augmente fortement les dépenses de l’ambulatoire, mais ne réduit curieusement pas celles des prestations stationnaires. Phagocyté par le lobby des assureurs, le Parlement ne parvient pas à réguler efficacement le système de santé. De leur côté, les caisses-maladies ne se battent que pour tenter de supprimer l’obligation de contracter. Bref, chacun défend son pré-carré au détriment de l’intérêt général.
Chaque année, la classe moyenne est pressurée par la hausse des primes. Si les catégories inférieures s’en sortent mieux grâce aux subventions qu’elles touchent de la part des collectivités publiques (540 000 Romands en bénéficient), les ménages qui se situent juste au-dessus de la limite donnant droit à une aide (le seuil varie dans chaque canton) sont durement touchés. Leur pouvoir d’achat est mis à mal chaque année. D’autant qu’ils ne peuvent pas non plus recevoir de bourses d’étude pour leur progéniture en formation. De surcroît, ce sont eux qui paient le plus d’impôts. Mais qui se soucie de leur sort?
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Primes-maladie: la classe moyenne essorée