Dans les trois précédents billets de cette série sur la transformation digitale, nous avons défini ce phénomène dont l’accélération est exponentielle et nous avons challengé les théories les plus commentées dans la presse et les réseaux : culture, stratégie, technologies.
Il y a quelques semaines, l’EPFL organisait à Lausanne le premier forum de l’innovation pour les PME.
En direct, un sondage fut mené auprès des près de 1’000 participants.
A la question, « Face au défi de la digitalisation, les entreprises sont », la réponse fut :
93% « mal préparées ou complètement larguées »
Je peux comprendre pourquoi.
La semaine dernière encore, la FER organisait une conférence sur le futur technologique .
Le futurologue Rudy de Waele y présentait magistralement les grandes innovations technologiques, dont certaines sont déjà là.
Puis s’ensuivit un débat. Première réaction du Président de la FER :
« Tout cela peut faire peur »
J’imagine en effet, et j'en ai été le témoin, les réactions des entrepreneurs dans la salle : rires amusés s’apparentant au déni de réalité ou à l’idée que cela ne les concerne pas, ou rires jaunes trahissant une inquiétude paralysante tellement on se sent concerné sans pour autant savoir quoi faire.
Rien, en tout cas, qui incite à l'action.
Ce d’autant que les seules propositions sont : achetez un outil, repensez votre culture d’entreprise ou revoyez votre modèle d’affaires, avec, selon le cas, l'humain ou le client au centre… mais on a déjà parlé de ces approches qui, pour utiles qu’elles soient plus tard, ne résolvent rien dans l'immédiat, car elles ne traitent que des conséquences de la transformation digitale.
Toutefois, on ne parle pas de la cause. Donc jamais du comment on s’attaque à ce phénomène pour en prendre vraiment et durablement le contrôle .
Rappelons donc la cause fondamentale de la transformation digitale
Tandis que la puissance de calcul, de stockage et de l’Internet mobile double tous les 12 à 18 mois, son coût stagne, voire baisse.
Cela implique que, à l’ère digitale, toute information, où qu’elle apparaisse, peut être capturée, traitée et transmise en temps réel à qui, ou à quoi, elle est utile, sans présager de l’usage qui en sera fait, et toute cela à moindre coût.
Donc quelle est la racine de la transformation digitale ?
Ce sont les flux d’informations et les possibilités qu’ils ouvrent dans cette nouvelle ère que le World Economic Forum nomme depuis 2016 Quatrième révolution industrielle et d'autres Industrie 4.0.
Pas juste les flux à l’intérieur de l’entreprise, mais aussi avec les clients bien sûr et les fournisseurs, les partenaires, les collaborateurs.
Nous opérons tous dans cette nouvelle infrastructure. C'est juste un fait. Notre manière de travailler doit donc évoluer, tout comme notre manière de faire a dû évoluer au cours des 3 premières révolutions industrielles : machines à vapeur, puis électricité, puis informatique.
D’où va venir, ou vient déjà, la pression ?
Des clients et de leurs nouvelles attentes, des fournisseurs et de leurs nouveaux produits, des partenaires et de leur approche par plate-forme, des collaborateurs habitués à acheter leur billet de train, accéder à leur compte bancaire ou commander leurs courses via leur smartphone.
Et bien sûr de la concurrence qui s'adapte. Ou des nouveaux entrants qui arrivent ou arriveront sur le marché avec une manière résolument digitale d’aborder les besoins du secteur ; on les nomme les disrupteurs .
Dans bien des secteurs, cela a déjà commencé.
Et si cela n’a pas encore débuté dans tel ou tel secteur, ou dans tel ou tel pays, ce n’est pas une question de Si cela va arriver, mais Quand .
Comment Uber, Amazon ou AirBnB se sont-ils imposés en moins de 10 ans ? C’est justement parce qu’ils ont repensé les flux d’informations de leur secteur.
Comment une entreprise doit-elle donc prendre le contrôle de SA transformation digitale, pour ne pas la subir ? en suivant exactement le même raisonnement.
En se demandant si ses flux d'informations sont adaptés aux nouvelles exigences de l’ère, de l'infrastructure, digitale.
« Mes flux d’informations sont-ils adaptés ? »
Tous les flux d’informations. Pas juste la relation client ou fournisseur. Car tous les flux sont interconnectés.
L'important est que la donnée circule dans l’entreprise.
L'entreprise doit respirer.
Pour cela, les flux d'informations structurants doivent respecter 3 exigences fondamentales : l’information doit circuler sans délai, sans friction et être totalement utilisée.
Lorsque l'entreprise se sera construite cette image complète et objective de sa situation, alors son dirigeant pourra dire : je sais exactement où en est mon entreprise par rapport aux nouvelles exigences de l’ère digitale. Cela ne signifie pas qu'il doit agir de suite, mais au moins il sait où il en est. Il a pris le contrôle.
Et si cet exercice est réalisé de manière factuelle et objective, le consensus au sein du Comité de Direction sera créé sur le constat. Car les flux d'informations sont par nature transverses et mettent tout le monde d'accord. Pas de silos avec les flux d'informations.
Ce sont deux premiers pas essentiels de toute transformation : être tous d’accord sur le point de départ .
Reste à être tous d’accord sur le but à atteindre et quels premiers pas engager.
Mieux vaut le faire vite, avec pragmatisme et agilité.
Car ne pas s'engager dans la transformation digitale, c'est s'infliger un désavantage concurrentiel majeur dont il peut être difficile, voire impossible, de se relever.
Voyons cela dans l’épisode suivant dans quelque temps.
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Un petit-déjeuner pour dirigeant d'entreprise est organisé à ce sujet le 21 juin à Genève .
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Comment prendre le contrôle de SA transformation digitale ?
Comment s'inspirer d'Uber, Amazon ou AirBnB qui se sont imposés en moins de 10 ans ?