Jake Adlestein connaît bien le Japon. Il y débarque à 19 ans et devient, quelques années après, journaliste dans le plus gros quotidien japonais, le Yomiuri Shinbun . Il y découvre le crime organisé et devient spécialisé dans les affaires où sont impliqués des Yakuzas. De ces expériences, dangereuses et éprouvantes, il écrira deux livres : Tokyo Vice (2009) et Le dernier des Yakuzas (2016), qui connaîtront un succès international.
Pour son dernier ouvrage, J’ai vendu mon âme (en Bitcoins) , Adelstein a travaillé avec la journaliste suisse Nathalie Stucky et raconte son enquête sur une affaire qui a marqué à tout jamais l’histoire des Cryptomonnaies et du monde de la Blockchain: l’affaire Mt Gox.
Retour en 2011: Mt Gox appartient à Jed McCaleb et il s’agit d’une plateforme d’échange de cartes Magic, un jeu bien connu de la communauté Geek. De son côté Mark Karpelès est un jeune français vivant au Japon depuis quelques années. Après une adolescence où il rencontre des problèmes d’adulte, ce jeune adepte du développement web se sent chez lui au pays du soleil levant. On a pu le voir dans le documentaire Suck my Geek (2007), puis plus tard dans The rise and rise of bitcoin (2014).
Ses affaires (prestations de serveurs informatiques) fonctionnent bien et il décide de racheter la plateforme Mt Gox, pour en faire un des tous premiers exchange de cryptomonnaies. À l’époque, on parle principalement de Bitcoin. La plateforme suit la courbe ascendante du Bitcoin qui ne cesse de se développer. L’argent afflue et le train de vie s’améliore toujours plus. Mark Karpelès n’est plus un jeune codeur anonyme.
En parallèle de l’aventure Mt Gox, une autre histoire s’écrit aux Etats Unis. Le FBI surveille de près une plateforme du Darknet appelée Silk Road (la route de la soie) qui permet d’acheter des produits illicites comme de la drogue ou des prestations en tout genre en payant avec des Bitcoins. Ross Ulbricht, jeune opérateur du site, n’est pas encore mondialement connu. Des pseudonymes sont repérés sur la toile et les suppositions se bousculent…
Du côté de Mt Gox, l’histoire se corse et la sécurité du stockage devient un problème. Des Bitcoins disparaissent, on ne sait plus qui est qui et la justice japonaise essaye de s’y retrouver, tant bien que mal. Le monde entier découvre alors le Bitcoin, certains de ses usages et beaucoup d’amalgames.
Ce scénario, fondateur pour toute une partie de l’univers Bitcoin, pose les questions de fonds sur les rapports entre disruption et législation. Dans une époque où l’innovation va parfois plus vite que les lois, certaines audaces ont parfois de lourdes conséquences. Le livre d’Adelstein raconte une histoire hors du commun au carrefour de la technologie, de la finance et de la justice. À consommer sans régulation.
J'ai vendu mon âme en bitcoins (Marchialy) de Jake Adelstein, écrit avec Nathalie Stucky
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L’or et la manière (en Bitcoins)
Mark Karpelès est né en Bourgogne en 1985 et est devenu propriétaire d’une des premières et plus importante plateforme d'échange de Bitcoin, basée au Japon, avant que celle-ci ne s’effondre en 2014 à la suite d’un scénario digne d’un film policier. Jake Adelstein, journaliste et auteur, retrace cette histoire dans un livre passionnant où résonnent crypto monnaies, Yakuzas, drogues et Darknet.