Les négociations du Brexit capotent sur un point: les brexiters veulent rétablir une frontière dure sauf entre l’Irlande du Nord et l’Irlande. Passons sur l’hypocrisie de conservateurs qui n’ont soutenu l’accord du Vendredi saint négocié par Tony Blair qu’après avoir surtout soutenu la répression de l’armée britannique pour revenir au «no deal».
En bref, les 27 pays de l’Union européenne ne veulent pas d’un passage de contrebande où faire transiter poulets aux hormones et autres OGM que les normes britanniques pourront importer des Etats-Unis en s’affranchissant des normes de l’UE. A la place de cette backdoor, l’UE a proposé un backstop, une clause de sauvegarde, que refusent les souverainistes britanniques.
Il faut dire qu’ils n’ont jamais dit leur vraie stratégie. Il ne s’agit pas de protéger l’électorat appauvri de la ruralité britannique mais de satisfaire celui «posh» du jardin de l’Angleterre. Baptisé «Global Britain», ce projet consiste à imiter Singapour en devenant un superparadis fiscal. Comme tout le pays ne profitera pas de cette stratégie de passager clandestin, la contrebande via l’Irlande aurait utilement recyclé les exclus.
Pour la Suisse qui a pu un temps rêver de ressusciter l’AELE avec le Royaume-Uni, ce scénario «Global Britain» n’a que des désavantages. Une Angleterre superparadis fiscal attirera ce qui reste ici de gestion de fortune. Notre industrie ne va pas lancer des produits misant sur le moins-disant normatif. Pire, quand la Suisse était une exception hors de l’UE, cette dernière était prête aux concessions. Il n’en est plus question quand les Britanniques demandent le beurre, l’argent du beurre, etc. Les sondages indiquant un soutien de 60% pour l’accord-cadre avec l’UE suggèrent que les Suisses ont bien compris où est leur intérêt.
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Le Brexit et la Suisse
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