Annoncé début janvier, le projet d’introduction en bourse de la compagnie pétrolière nationale Saudi Aramco soulève la question des motivations du royaume à vendre – même partiellement – le joyau de sa couronne.
Assise sur 265 milliards de barils (15% des réserves mondiales), l’entreprise se hisserait d’emblée au premier rang mondial des capitalisations boursières avec au bas mot 1000 milliards de dollars de valorisation.
Loin devant Apple et Google. Mais Ryad, qui dispose de 600 milliards de réserves, n’a pas de besoins financiers urgents en dépit de la baisse des cours du pétrole qu’il a lui-même déclenchée. Certes, cette guerre des prix dure plus longtemps qu’envisagée. Mais vendre ses actifs pétroliers quand le pétrole est bas (et qu’on a en plus les moyens de le faire remonter) n’a aucun sens économique.
Dans le contexte actuel au Moyen-Orient, cette annonce d’IPO est un message politique. C’est cohérent avec l’histoire de cette Arabian American Oil Company, rebaptisée Saudi Aramco en 1988, huit ans après sa nationalisation complète. Elle incarne la relation «spéciale» entre les Etats-Unis et l’Arabie saoudite depuis la rencontre entre Roosevelt et le roi Saoud à bord du «Quincy» en 1945.
Le message s’adresse aux Etats-Unis qui, libérés par leur production de pétrole de schiste, se sont rapprochés de l’Iran et entretiennent les soupçons de financement du terrorisme par Ryad. En substance, c’est: ne nous lâchez pas et vos gros investisseurs auront un morceau d’Aramco tandis que des centaines de millions de commissions iront à vos banques pour la plus grosse IPO de tous les temps. Irrésistible?
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L’entrée en bourse «spéciale» d’Aramco