Great again?
Politique Après un sommet avec le leader coréen où il n’a obtenu que de vagues promesses, un G7 où il a humilié ses alliés et de nouvelles salves de tarifs douaniers à l’encontre des produits chinois, Donald Trump rend-il l’Amérique «great again» comme promis lors de sa campagne?
En creux d’abord, surtout parce que le reste du monde s’aplatit. L’Europe continentale, qui pourrait utiliser le fossé qui s’est ouvert dans l’Atlantique pour construire une défense commune, se divise au contraire. La Chine promet plus d’importations depuis les Etats-Unis, évitant tout risque de confrontation avec le pays qui représente 50% des dépenses militaires du monde. La Russie est occupée à retrouver une bonne image, gage de la fin des sanctions. Donald Trump a toute latitude pour dominer l’agenda des relations internationales.
En plus, alors que l’ensemble des économies ralentissent, celle des Etats-Unis accélère. Plombées par une singulière appréciation simultanée du dollar et du pétrole, l’Europe freine et l’Asie décélère tandis que la croissance américaine s’envole au-dessus de 3%, boostée par une réforme fiscale généreuse pour les entreprises. «Great again» donc. Et Donald Trump ne rencontre aucune entrave pour utiliser tous les leviers
de la puissance américaine.
«Tout homme va au bout de son pouvoir», écrivait Thucydide. «Mais à la fin, l’abus est si grand qu’il en meurt», répondait Musset. La léthargie du reste du monde donne, pour le moment,
raison à l’historien grec.