Avec les fake news, internet passe du mythe libertaire du partage altruiste à la balkanisation et au rapport de force. Certes, la diffusion de fausses nouvelles préexiste au web. L’historien Procope de Césarée fit publier après sa mort ses Anekdota , une histoire secrète mais aussi douteuse de l’empereur Justinien. Les réseaux sociaux amplifient ce vieux problème dans des proportions sans précédent.
Dans ce monde horizontal de sources fragmentées, la diffusion de fausses nouvelles hystérise les débats. Il ne s’agit pas ici de trancher entre ce qui est vrai ou non. Les fake news sont comme les cons, on est toujours celui de quelqu’un. Mais on ne peut que constater le résultat: le consensus social autour d’une vérité se construit plus difficilement.
Avec la présidence de Trump, le phénomène est devenu politique, voire géopolitique. Pour les géants d’internet qui se réfugiaient derrière la neutralité de leurs plateformes, il est économique. Ils y risquent leur popularité, comme s’en est ému David Marcus, le Genevois qui dirige les messageries de Facebook. Leur modèle économique reposant sur la collecte et l’analyse du big data est menacé par une vague de régulations et de surcoûts.
En pleine zone grise - -
Leurs tentatives d’aborder le problème illustrent ces difficultés. Avoir recours à des logiciels d’intelligence artificielle suppose de qualifier ces fake news qui évoluent dans une zone grise. Recruter des armées de vérificateurs remettrait en cause la gratuité de leurs services. Dans tous les cas, le risque de censure n’est pas loin. Du coup, on reste dans le bricolage.
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Fake news toi-même!