VENISE/La Suisse décroche le Lion d'or à la Biennale d'architecture

Je pensais être tranquille. Tout pouvait attendre. Je m'apprêtais du coup à partir ces prochains jours pour Venise, où la 16e Biennale d'architecture a commencé samedi. Et puis crac! Mauvaise nouvelle, ou plutôt bonne nouvelle. C'est la Suisse qui a décroché le Lion d'or du meilleur pavillon. Une surprise totale pour les lauréats comme pour moi. Notre pays nous avait en effet habitué au pire avec ses prestations à l'intérieur du petit édifice construit en 1954 par Bruno Giacometti (le frère cadet d'Alberto) dans les Giardini. Je me souviens ainsi d'une édition tragique où il fallait pénétrer à l'intérieur par le toit, en empruntant des d'échelles. C'était soit-disant pour nous mettre dans la situation de migrants. L'intérieur ne révélait que des slogans xénophobes, en l'occurrence subventionnés. On avait honte d'avoir vu ça tant l'idée tombait à plat.
Cette fois, le quatuor vainqueur a mis dans le mille. Le thème de l'année, comme je vous le raconterai bientôt en détail, est «Freespace». Il a été développé par les deux directrices irlandaises de la Biennale 2018, Yvonne Frarrell et Sheyley McNamarra. Alessandro Bosshard, Liv Tavor, Matthew van der Ploeg et Ani Katarina Vihervaara, qui sont assistants au Poly de Zurich, ont imaginé de montrer des appartements vides, et ce à des échelles diverses. Les logements ont cependant en commun de partager le actuelles normes helvétiques. Pas plus de deux mètres quarante de haut, alors que la population grandit en taille. La proposition s'intitule du coup «Svizzera 240, House Tour». Suivez le guide!
Pro Helvetia avait au départ 81 projets parmi lesquels l'organisation devait fixer son choix. Il en restait cinq au second tour. L'option finale était donc la bonne. Difficile en plus de rater le pavillon suisse au Giardini! C'est celui qui se dresse à côté de l'entrée. Notons que notre pays a disposé jadis d'un autre espace dans la ville, San Stae. Il y a eu divorce à l'italienne après des disputes avec le curé de l'église dignes de celles de Don Camillo et de Peppone. Des manifestations sont parfois organisées en marge des biennales au consulat. Ce fut le cas lors de celle d'architecture de 2016 où il se tenait là un Salon.
Photo (Keystone): Les quatre lauréats dans leur décor.
Texte intercalaire.