C'est une exposition courte. Il enfaut. Au moins, celles-là on les voit. Je me souviens encore dutemps où Rainer Michael Mason proposait «L’œil bref», dans cequi s'appelait alors le Cabinet des estampes à la Promenade du Pin.Un seul jour, même si la chose se voyait souvent prolongée. Ils'agissait d'être là. Avec les manifestation se traînant sur plusde quatre mois, on pense toujours avoir le temps. Et, trop tard, onse rend compte que ce temps-là, on l'a perdu. Comme chez Proust.C'est fini et on n'y aura pas été.
Le Commun propose donc pour quelquesjours un choix de dessins du FMAC, autrement dit du Fonds municipald'art contemporain genevois, que dirige aujourd'hui avecdétermination Michèle Freiburghaus. Vous savez sans doute ce qu'estle Commun. Il s'agit d'une sorte de «non man's land» aurez-de-chaussée et au premier étage du BAC, côté rue des Bains.Non loin du Centre de la Photo. Un espace laissé vierge, ou presque,avec son escalier interne et son sol fait de billes de bois. Unendroit sans affectation précise. Il accueille tout, et doncn'importe quoi. On y vu de la photo. Des excroissances de la BIM, ouBiennale de l'image mobile. Que sais-je encore.
Une définition très large
L'actuelle manifestation consiste en unlibre choix effectué par trois commissaires, David Mamie, XavierRobel et Nicola Todeschini. A l'heure où les artistes ne produisentplus des œuvres, mais des positions, il s'agit comme de juste d'une«proposition». Notez que le mot n'est pas faux. Avec les 4400pièces conservée par le FMAC (dont 2000 vidéos), le triumvirataurait pu retenir sans peine d'autres choses. Cela dit, la sélectionse révèle large. Il n'y a pas moins de 108 plasticiens représentés.Quant à la discipline, elle s'est vue élargie au maximum, commel'avait déjà fait Karine Tissot pour ses expositions d'Yverdon oude Bienne. L'idée est de considérer le trait dans l'espace. J'aiainsi vu des choses me semblant plutôt relever de la sculpture, desgravures, de la vidéo (crachotante et primitive, puisque c'est cellede Jean Otth) et même une tapisserie d'après Le Corbusier datée de1950. L'année de création du Fonds, qui était alors de décoration.
Alexandre Bianchini fait l'affiche avecdeux "oui" et deux "non" rouges. A mon avis, nous sommes là dans lepeut-être. Cette feuille, de taille plutôt réduite, se trouve dansune vitrine en nombreuse compagnie. En plus des murs, chargéscomme ceux de certains appartements des années 1950, il y en a eneffet huit, histoire d'utiliser au mieux le Commun. Plus un tapis.Emblématique et prestigieux, puis qu'il est signé Alighiero eBoetti. Prière de ne pas le fouler.
Les connus et les autres
Parmi les noms retenus, il en estd'internationalement connus comme Richard Serra, Franz ErhardWalther, Robert Wilson (Bob, si vous préférez), John Armleder ouFranz Gertsch. Le trio aux commandes a aussi su rassembler des Suissesde toutes générations. Les émergents. Les arrivés. Ceux aussiqu'on a déjà un peu (voire complètement) oubliés. La roue tourneaujourd'hui très vite dans le monde de l'art. Gérald Minkoff,Christiane Wyler, Thérèse Houyoux, Peteris Skrebers ou ClaudeCortinovis avaient besoin de ces piqûres de rappel. Il y a donc detout dans cette exposition, que je qualifierais d’œcuménique. Lastricte figuration de Marc Bauer fait bon ménage avec l'abstractionde Philippe Deléglise, l'humour un peu décalé d'Amy O'Neill,l'érotisme cru de Stéphane Landry ou la sévérité (osons le mot)de Fabrice Gygi.
Un petit, ou même un gros reproche. Ily a du travail pour savoir ce que l'on voit. Le visiteur reçoit audépart un petit livret, avec un plan. Ou plutôt il s'agit à lui dele dénicher. Il y a là des chiffres et des lettres, comme naguèredans le jeu télévisé de ce nom. A lui d'identifier la paroi ou lavitrine. Puis d'y situer chaque chose. Quand on a comme moi un carnetà la main et des lunettes à sans cesse faire passer dans l'autre,j'avoue que le plaisir de la visite se retrouve fortement diminué.Je sais que le défaut d'information fait moderne, mais tout de même!
Pratique
«Sans titre, antre autres», LeCommun, 28, rue des Bains, Genève, jusqu'au 17 mars. Site www.institutions.ville-geneve.ch/fr/fmac/ Ouvert du mardi au dimanche de 11h à 18h. Nombreuses visitesguidées.
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
Cet article a été automatiquement importé de notre ancien système de gestion de contenu vers notre nouveau site web. Il est possible qu'il comporte quelques erreurs de mise en page. Veuillez nous signaler toute erreur à community-feedback@tamedia.ch. Nous vous remercions de votre compréhension et votre collaboration.
Une sélection oecuménique des dessins du FMAC se retrouve au Commun, rue des Bains
Un trio de commissaires a opéré un choix, plutôt copieux, dans les réserves du Fonds municipal d'art contemporain genevois. Il propose des pièces signées par 108 artistes.