
L’affaire date du début juillet, mais elle a mis trois semaines pour parvenir jusqu’à mes oreilles électroniques et virtuelles. Il s’est formé le 7 juillet un Comité pour la sauvegarde de Moudon. La petite ville vaudoise risque de se retrouver défigurée par de nouvelles constructions. Son sommet se verrait éventuellement pourvu d’un petit immeuble sur quatre niveaux et de six villas. Tout cela à cause d’un plan d’aménagement de 1992. On connaît la chanson.
La colline se voit pourvue de trois châteaux, ou de gros manoirs si vous préférez. Il y a celui de Carrouge, celui de Rochefort et la Maison de Grand Air. Cette dernière se retrouve depuis plusieurs années au centre d’une transaction compliquée. Le Canton entend la vendre à la Municipalité pour 1,8 million, avec 13 000 mètres carrés de terrain attenants. L’immeuble, qui abrite le Musée Eugène-Burnand, semble en assez mauvais état. Il y a de gros travaux d’aménagement à prévoir. L’accord n’est pas encore trouvé, mais il y a la fameuse possibilité offerte de créer ensuite des parcelles constructibles. Selon un article de journal local que j’ai consulté, le Canton menace de vendre le tout aux enchères cette année encore devant les hésitations municipales.
Les plus hautes notes patrimoniales
Le Comité voit bien sûr les choses d’un œil (et même des deux) inquiet(s). Il rappelle que Moudon reste miraculeusement préservé dans sa partie ancienne. Beaucoup de bâtiments créés entre la fin du Moyen Age et le XIXe siècle ont survécu. Le tout très peu modifié. Il y a même d’importants vestige de murailles. Du reste, le recensement architectural vaudois a donné la plus haute note (le 1) à cet ensemble, qui se trouve par ailleurs au bénéfice d’un classement fédéral «d’importance nationale». Bref, cela devrait suffire pour sacraliser la colline. Or celle-ci semble pouvoir être traitée comme n’importe quel terrain à bâtir. Cherchez l’erreur.
On signe donc pour une pétition qui se verra remise au Conseil d’État vaudois début septembre. Pour des renseignements plus précis, je renvoie à Claire Huguenin (079 564 69 21) et à l’historien Justin Favrod (079 274 05 54). Espérons que la chose aboutisse. Mais le drame de la Suisse est qu’elle devient un pays surpeuplé en plaine. Alors qu’en Italie ou en France, des régions campagnardes entières se désertifient, le Plateau suisse se densifie toujours davantage. Il suffit de constater l’explosion urbaine dans certains villages du gros de Vaud, aujourd’hui cernés par des immeubles. Et je ne vous parle pas du Canton de Genève...
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Un Comité s'est créé pour sauver le vieux Moudon, menacé par de nouvelles constructions
En cause, un plan d'aménagement de 1992. Jusqu'ici virtuel, il pourrait se voir appliqué si le Canton de Vaud vend la Maison de Grand-Air à la Commune.