Trois chambres taillées dans le roc ont été trouvées sous le Temple de Jérusalem
La découverte fait partie d'une campagne de fouilles. Les caves seront intégrées à un programme de visites culturelles. Pour une fois, il n'y a pas eu de drame religieux.

Les chambres taillées dans la roche montrées par un des archéologues.
Crédits: AFPOn en a beaucoup parlé ces derniers jours. Il faut dire que le sujet reste sensible. Des archéologues israéliens ont trouvé trois chambres taillées dans le roc sous l’esplanade du Second Temple de Jérusalem, détruit par les Romains en 70 de notre ère. Le lieu sacré dont ne subsiste aujourd’hui que le Mur des Lamentations. La trouvaille s’est faite lors de l’exploration d’un site multi-couches. Les fouilleurs en étaient arrivés à celle du VIIe siècle de notre ère, avec arches et pavement de mosaïque. Ils avaient peur de devoir en rester là. Le sol recouvert de tesselles était posé directement sur la roche.
«Nous étions très déçus», a confié à la presse Barak Monnichendam-Givon, le responsable de l’équipe avec sa collègue Tehila Soldiel. «Nous avons eu peur que l’activité humaine se soit arrêtée là.» C’est alors que les chercheurs ont découvert les trois pièces, reliées entre elles par des escaliers. Ils les ont datées, avec les artefacts trouvés, de l’époque romaine. Reste à savoir à quoi servait ce complexe souterrain, apparemment séparé du Temple. La supposition la plus simple veut qu’il se soit agi d’un espace destiné à la conservation et à la préparation de la nourriture destinée au clergé. Il y a là tout pour cuisiner. Ces caves comprennent notamment des niches. Cette hypothèse demande bien sûr encore à se voir vérifiée.
Le dessus et le dessous
Que va-t-il se passer maintenant? L’équipe de l’Autorité israélienne des Antiquités pense déjà à un aménagement futur. Barak Monnichendam-Givon parle d’un dédoublement des fonctions. Il faudra séparer le cultuel du culturel. «Les gens prieront en dessus, tandis que les touristes visiteront en dessous.» Notez que pour une fois, il n’y a pas eu apparemment de levées de boucliers. Comme je vous l’ai dit plus haut, tout devient vite compliqué à Jérusalem sur le plan religieux et politique. On marche ici sur des œufs bibliques et coraniques.
Cela dit, la découverte reste en soi mineure. Son intense médiatisation internationale tient au lieu où elle s’est vue effectuée. Rien à voir avec l’immense palais assyrien (450 mètres sur 200 ou 300) découvert il y a peu sous les ruines de Mossoul, dont je vous entretenais l’autre jour. Là, on on se restait dans l’artistique, et donc dans le profane. Ici, nous frôlons le sacré. D'où une différence de traitement.