Vous ne vous en rendrez peut-être même pas compte. Mais, dès le 1 er juin. Genève va à nouveau vivre ses «50 jours pour la photographie», une manifestation imaginée du temps de Patrice Mugny et qui se voit reconduite depuis, sans qu'on sache plus trop pourquoi. La dernière mouture en date s'est déroulée en 2013.
Le 1 er juin coïncidera avec l'ouverture au public de l'exposition «Caméra(Auto)Contrôle» du Centre de la photographie au BAC. Réalisée par son directeur Joerg Bader avec la collaboration de Sébastien Leseigneur, elle se veut bien sûr très politique. Il s'agit toujours ici de phosphorer. Il sera donc à la fois question de l'omniprésence grandissante des caméras de contrôle, de la multiplications des «selfies» et des difficultés que connaît aujourd'hui la photo rue à cause du droit à l'image. Une critique sociale massive s'appuyant comme il se doit sur de nombreux penseurs et subventionnée, comme il se doit également, par la Ville de Genève.
Trente lieux dans la ville
Autour de ce qui se présente sans rire comme «le noyau dur» de la manifestation, il n'y aura pas moins de 30 lieux. Cela peut sembler beaucoup, mais il faut faire vaste de nos jours. Je note juste qu'il y a quelques mois encore les galeries privées recevaient une lettre leur demandant si elles ne voulaient pas faire quelque chose à cette occasion. Il s'agit tout de même de remplir.
Le Musée d'art et d'histoire aura fait son devoir avant le 1 er juin. Le 26 mai, il vernira «Révélations» au Musée Rath. Cette exposition pour le moins fédératrice, montée en accord avec la Bibliothèque de Genève, qui coiffe elle-même le Centre d'iconographie genevoise, montrera les trésors bien cachés de toutes les institutions de la ville. Privées (la Fondation Auer) comme publiques. Il est vrai que sa commissaire Mayté Garcia Julliard, dont on restait sans nouvelles depuis fort longtemps, a eu tout le temps d'affiner son projet. Il existait déjà il y a deux ans, puis s'était vu retiré du calendrier. Cette première tentative remplaçait alors des rétrospectives avortées sur l’œuvre de Jean-Gabriel Eynard daguerréotipiste et sur les Boissonnas. Deux idées abandonnées après de savants torpillages internes.
Eynard et les autres
On retrouvera cependant Eynard, en version «ristretto» au Musée Rath, qui n'est pas immense. Avec le fonds genevois, qui s'est enrichi il y a environ un an de façon inattendue grâce à la générosité d'une collectionneuse ayant fait un prix d'amis à la Ville. Le grand homme devra en effet laisser de la place à quantité d'autres gens et d'autres thèmes. Il s'agira de couvrir «la photo et ses usages» en général. Je vous raconterai ça après l'ouverture.
Pour le reste, je me pose une grave question. «50 JPG» épisodiques ou non, la photographie demeure pour beaucoup de Romands une affaire lausannoise avec l'Elysée. Tout comme la danse est vaudoise à cause du fantôme de Maurice Béjart. Il en ira bientôt de même avec le musée, après l'ouverture du Pôle à la gare. Alors quid?
Pratique
Photo (Jean-Gabriel Eynard): Banquier, philhellène, mécène et collectionneur, le Genevois fut aussi un des grands pionniers du 8 e art.
Texte intercalaire.
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PHOTO/Les "50JPG" vont offrir des "Révélations" genevoises. Je m'interroge