C'est un pet dans l'eau. Mais un petmédiatique. La presse, les télévisions (et sans doute les radios)connaissent souvent ce genre de flatulences. La foire ARCO s'estouvert le mercredi 27 février à Madrid avec un petit scandale. Ils'agit d'une statue géante du roi Felipe VI, le monarque lui-mêmemesurant près de deux mètres. L’œuvre est à vendre pour 200 000euros. Mais attention! Son acquéreur doit s'engager à la détruire.Conçue comme un «ninot», autrement dit une figure de carnavalbrûlée chaque année à Valence lors de la fête des Fallas, lachose est de toute manière composée de produits périssables. L'actepose cependant problème. Anéantir ainsi une statue royale pourraitrelever du droit pénal. La Couronne, mais aussi l'Espagne elle-mêmeet ses symboles restent protégés, même si le Parlement se pencheaujourd'hui sur un allègement du Code.
Les auteurs de cette statue de 441centimètres de haut sont des professionnels de la provocation. Il enexiste dans tous les pays. A l'heure où nombre de plasticiens necréent en fait plus grand chose, ils se posent en penseurs, enpoliticiens voire en philosophes. C'est le cas de Santiago Sierra etd'Eugenio Merino, qui se sont associés pour créer la chose, visiblesur le stand de la galerie Prometeo. Il s'agit en plus d'activistes.Les deux Catalans se sont séparément fait connaître par des œuvresmontrant un punching-ball en forme de Franco ou une autre œuvreinstallant l'ex-dictateur, dont la dépouille pose aujourd'hui moultproblèmes, dans un réfrigérateur. L'an dernier, à ARCO toujours,la grande vitrine madrilène de l'art contemporain, il y a aussi eules photos floutées (mais apparemment pas assez) de détenuspolitiques. Santiago Sierra s'était vu censuré par l'ARCO, quiavait dû s'excuser.
Un petit tour sans commentaire
Tous les journaux y sont donc allés deleur article, basé en général sur la même dépêche de l’AgenceFrance Presse, négligeant comme de juste les milliers d'autrespièces présentes à ARCO. Moi pas. L'intéressant était deraconter la suite. Qu'allait-il se passer lors du vernissage, oùFelipe VI se promènerait en compagnie non seulement de son épouse,mais du président péruvien et de sa dame? Le Pérou est en effetl'hôte d'honneur de 2019. Eh bien, le souverain souriant, accompagnéd'une Letizia toujours aussi star, a fait son petit tour. Il a passéassez loin de sa statue pour qu'on ne les photographie pas ensemble.Aucun commentaire. Le roi est ensuite allé sur autre stand plus flatteurmontrant «nos rois préférés», où il s'est retrouvé en compagnie desRois Mages et de Martin Luther King. «La maison royale a l'habituded'éluder ainsi ce genre de problèmes» a sobrement commenté lachaîne de TV que j'ai consultée, SR News 247.

Cela dit, où en est la cote depopularité du roi, à l'heure où chacun se voit soumis aux sondagestoute la sainte journée? En 2014, elle était de 77 pour-cent. Il ya eu un léger fléchissement depuis de la «confiance dansl'institution royale». Mais il ne faut pas oublier qu'il y a euentre-temps la crise catalane, dont l'actuelle statue à brûler parcontrat fait partie. Ses auteurs viennent après tout de là-bas.Plus quelques scandales familiaux retentissants. On ne peut pas direque Felipe VI soit aidé par les siens... Cela dit, les conclusionsen matière de popularité se révèlent très différentes si vouslisez «Point de vue» ou Mediapart... Faites peut-être une moyenne entre les deux.
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Pet médiatique autour d'une statue à brûler de Felipe VI dans la foire ARCO de Madrid
Deux artistes catalans rompus au scandale ont réussi à éclipser à nouveau les autres oeuvres présentées. L'intéressé, qui a verni le salon d'art contemporain, n'a pas réagi.