Tout s'est bien passé! Il y avaitdavantage d'auditeurs que d'habitude. Tous spécialisés sauf moi,bien entendu. Les conférences se révélaient bien préparées. Ceuxou celles qui ont débordé sur leur temps de parole avaient deschoses intéressantes à dire. «Peindre à Avignon aux XVe et auXVIe siècles» pourra donc donner d'ici la fin de l'année auhuitième volume sur l'art français du XVIe siècle, après lecolloque du 26 et du 27 avril. Je rappelle qu'il s'agit là d'unprojet initié par Frédéric Elsig à l'Université de Genève avecl'aide de Carmen Decu Teodorescu. Pour la ville des papes comme pourBourges l'an dernier, il a cependant fallu élargir le champ desinvestigation jusqu'aux périodes précédentes. Certaines citéspossèdent ainsi leur Grand Siècle. Parmi les conférenciers,Marie-Claude Leonelli a du reste confirmé que, d'une manièregénérale, le XVIe reste en France le parent pauvre. Peu d'intérêt!
Il a donc été question de peinture àUni-Bastions, mais au sens large. Comme l'expliquait Frédéric Elsigen introduction, les panneaux étaient réalisés par des gens quiconcevaient aussi des cartons de vitraux, des enluminures demanuscrits, des fresques ou des décors éphémères. Des hommes quibougeaient par ailleurs beaucoup. «Il faut décloisonner ladiscipline sur le plan chronologique, géographique et technique.»Tout le monde s'y est appliqué pendant deux jours avec des motssupplémentaires sur les chercheurs au travail depuis le XIXe siècle,les restaurateurs qui peuvent vous changer l'apparence des œuvres,ou les collectionneurs les faisant voyager. Une bonne partie de larecherche actuelle, au vu des nombreuses images crachées par les«power points», portait sur des pièces inédites ressorties chaqueannée par le marché de l'art, que les conservateurs musées defrançais ont pourtant tendance à considérer comme le grand Satan.
Programme théologique complexe
Certaines interventions brassaientlarges. D'autres portaient sur des points de détail. J'ai parfoiseu l'impression de perdre le fil, avant de me rendre compte que cefil n'existait pas encore. Il s'agissait souvent d'un état actueldes découvertes, qui se verra affiné d'ici la version publiée.Nous sommes parmi des chercheurs œuvrant pour la plupart du temps enarchives. Une habitude qui s'est longtemps perdue. Maître decérémonie de la seconde journée, Mauro Natale a ainsi avoué qu'ilappartenait à la génération d'historiens qui s'en était détourné.Il y avait aussi des iconologues. Je reste sous le coup de laconférence d'Emma Capron sur le célébrissime «Couronnement de laVierge» d'Enguerrand Quarton, au programme théologique complexe.Venue de Londres, Emma a fait glisser le substrat d'une célébrationde la réunion des églises catholique et orthodoxe, décidée (sanssuccès...) au Concile de Florence de 1439, à une méditationprovençale sur les «Révélations» de sainte Brigitte de Suède.Trapu, mais convaincant.
Comme je vous l'ai dit dans maprésentation préalable, ces journées servent également à mettresur orbite des étudiants avancés. La recherche est une chose. Lacommunication en constitue une autre. Comme il convient de savoirécrire d'une manière claire, il faut apprendre à parler en public.Là aussi, que de bonnes surprises! Mireia Castaño, ConstantinFavre, Camille Lara et surtout Rafaël Villa ont paru très à leuraise. On avait envie de les écouter. Comme on était heureuxd'entendre Dominique Vingtain, la dame du Petit Palais d'Avignon,détailler la restauration en cours d'un triptyque de Venasquejusqu'ici considéré comme irréparable. Il n'y a pas de sujetinintéressant. Il n'existe (hélas) que de mauvais orateurs.
L'année prochaine, il sera question deToulouse. Puis de Beauvais. Ensuite on verra. La progression àtravers les foyers culturels régionaux de la Renaissance, c'estaussi inépuisable que le Tour de France.
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"Peindre à Avignon aux XVe et XVIe" siècles". Un colloque genevois a fait le point
Huitièmes journées sur "Peindre en France au XVIe siècle", la rencontre a aussi bien permis d'entendre des chercheurs confirmés que des orateurs débutants.