J'ai parfois l'impression d'êtredéconnecté, ce qui n'offre finalement rien de désagréable. Il aainsi fallu que je voie l'affichette de «Points de vue» pourapprendre la mort à 91 ans le 23 février de Marella Agnelli. La veuve de, maisbien plus que cela. Cette Florentine d'origine napolitaine a marquél'Italie des années 1950 et 1960 par son goût autant que pour safortune. «Gianni et Marella étaient les rois du pays», affirmeavec justesse la rubrique nécrologique du «Times». Il faut direque les Savoie, qui faisaient tout de même très province, avaientété priés de déguerpir en 1946.
Marella était une Caracciolo. La filledu 6 e prince de Castagneto et 3 e duc de Melita.Née en 1927, elle avait été élevée en France. Après guerre, ladébutante avait fait quelques pas comme mannequin. Un jour, elles'était plainte au photographe de l'ennui des poses. «C'est parceque vous êtes du mauvais côté de l'appareil», lui avait répondule grand Erwin Blumenfeld. La jeune femme devint du coup sonassistante jusqu'à ce qu'elle épouse en 1953 Gianni Agnelli,l'homme aux centaines de sociétés dont le fleuron était la FIATturinoise. Blumenfeld n'en restera pas moins un ami de la famille,même s'il ne sera pas l'unique portraitiste de Marella. Le pluscélèbre, une icône du 8 e art, est en effet dû à sonconfrère Richard Avedon.
La photo et les jardins
La femme du monde, qui restera mariéeà Gianni jusqu'à sa mort en 2003, ne demeurera pas pour autantinactive. Elle aura toujours un pied dans la mode. Un autre dans lesmondanités, qui la feront surnommer «The last Swan» par l'écrivainTruman Capote. En raison de son long cou, peut-être. Mais ilexistait d'autres cygnes pour cet écrivain un peu arriviste, dontLee Radziwill, la sœur de Jackie Kennedy, qui vient elle aussi dedisparaître. Ces occupations lui laisseront cependant des orteilslibres pour continuer la photo et créer des jardins. Marella faisaitpartie des horticultrices distinguées. Il lui arrivera du reste depublier des livres de photos sur les jardins. Elle est aussi àl'origine de la pinacothèque Marella et Gianni Agnelli, installéesur le toit du Lingotto, qui fut un jour de plus en plus lointain lecœur de FIAT. Canaletto. Modigliani, Canova, Matisse...
La vie privée de Marella ne fut pastoujours facile. Un mari séducteur et par ailleurs séduisant. Desenfants pas tout à fait à la hauteur. Elle fera cependant sonpossible pour tenir son rang avec un certain humour. On cite ainsitoujours sa phrase prononcée en Union soviétique, où s'inauguraitune usine FIAT. Khrouchtchev était bien sûr présent. C'est à luique la dame a dit: «Si vous passez par Turin, venez donc nous voir àla maison.» Cela dit, le frère de Marella a cofondé le quotidien "La Reppublica" en 1976. Un journal plutôt à gauche...
Concours d'élégance
Avec cette femme d'une autre époque,on peut dire qu'elle certaine forme de vie sociale s'éteint. Ilsuffit de regarder les photos de ses descendants. Marella étaitnaguère une des «Dix femmes les mieux habillées du monde», toutcomme la Française Jacqueline de Ribes. La liste faisait chaqueannée quelques heureuses et beaucoup d'envieuses. On en parlait pendant des mois. Il y a bellelurette qu'aucun jury ne s'attelle plus à un tel concoursd'élégance. Qui mettrait-il d'ailleurs en tête?
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Marella Agnelli, "The last Swan", est morte à 91 ans. La fin d'une époque pour l'Italie
Née dans une famille princière, Marella avait été l'assistante du photographe Erwin Blumenfeld avant d'épouser Gianni Agnelli. Le couple régna sur le pays durant les années 1950 et 1960.