MARCHÉ/Didier Ludot vend une partie de ses robes vedettes

Ce fut longtemps une des grandes adresses parisiennes confidentielles. Il faut dire que Didier Ludot détonnait alors, dans les galeries du Palais-Royal, qui semblaient complètement endormies. Ses vitrines de vêtements «vintage» se retrouvent désormais en bonne compagnie, et même parfois en mauvaise. Toutes sortes de créateurs de mode ont désormais leurs boutiques parisiennes ici, à commencer par Marc Jacobs.
Didier Ludot s'est lui-même essayé avec talent à la couture, de l'autre côté du Palais, Ses petites robes noires, portant toutes des prénoms féminins, semblaient sans doute trop distinguées pour notre époque. Didier s'est aujourd'hui restreint. Il a fermé deux de ses arcades. L'homme va du coup vendre une partie de sa collection privée chez Sotheby's. Un événement médiatique, annoncé pour le 8 juillet. Il y aura là 150 pièces, où l'art se conjuguera avec la (petite) histoire. La robe pailletée de Chanel a appartenu à Romy Schneider. Le coffret à bijoux Cartier à Barbara Hutton (la femme la plus riche du monde dans les années 1940). Le vêtement Pucci à la duchesse de Windsor, and so on. Certain noms ne nous rajeunissent pas. Qui se souvient de Josette Day (la star de «La belle et la bête» selon Cocteau) ou de la très mondaine Mona Bismarck?
Les habits proposés iront ce 1924 à nos jours. Didier Ludot ne remonte pas jusqu'à la Belle Epoque. Pour lui, une robe doit vivre, et donc rester portable. Il descend en revanche jusqu'aux années 2000. Azzedine Alaïa ou John Galliano, c'est déjà une forme d'histoire au présent.
Cet article accompagne celui, placé immédiatement plus haut, consacré à l'exposition Jeane Lanvin.
Photo (DR): Didier Ludot au vernissage d'une de ses expositions.
Pratique