C'est une réédition, mais il faut le savoir. «Incitation à la peinture» a paru une première fois en 1969 sous le titre de «Bonheur de vivre et grands peintres» aux éditions Mondo. Mais oui! Vous vous souvenez bien. Ces dernières proposaient alors à un large public des livres contre des points se trouvant sur des produits de grande consommation. Il s'agissait de fidéliser les acheteurs. Il existait aussi les points Silva ou Avanti. Au départ, le futur lecteur recevait même (mais là, je remonte assez loin dans le temps) les images à coller dans les différentes cases prévues à cet effet. Do it yourself!
L'éditeur avait demandé à Paul Nizon, alors âgé de 40 ans, d'écrite les textes. L'homme ne s'était pas encore exilé à Paris, où il vit depuis1977. Mondo voulait des chapitres tournant autour de sujets apparemment simples, comme les peinture de Bruegel l'Ancien, le paradis rococo ou l'art en plein air. Le livre comportait comme il se doit de nombreuses illustrations. Pas de mots compliqués en revanche. Pas de phrases trop longues. Un langage direct. Le Bernois avait pourtant donné une thèse sur Van Gogh (une de plus!) et il avait été jusqu'en 1959 le critique de la «Neue Zürcher Zeitung». Il peut par ailleurs sembler curieux d'avoir confié à un auto-romancier aussi pessimiste un sujet sur le bonheur. Mais c'est comme ça!
Petites scories
Les textes pondus par Nizon restent dans l'ensemble assez moyens. Ils comportent en plus de petites erreurs, qui ne se sont pas vues corrigées pour la version présente, comme il eut été possible de le faire avec des appels de notes. L'index des illustrations ne s'est pas davantage vu mis à jour. Lancret, le disciple de Watteau, hérite ainsi des tableaux en réalité exécutés par Toulouse-Lautrec. «Le déjeuner sur l'herbe» de Monet a depuis longtemps rejoint les collections du Musée d'Orsay, jamais cité ici dans la mesure où il n'existait pas encore en 1969. Léningrad est depuis un certain temps redevenu Saint-Pétersbourg, et j'en passe.
Dans ces conditions, je finis par me demander si cette réimpression avait une raison d'être. Elle s'intègre en plus dans «Les écrits» des «Cahiers dessinés». Avouez tout de même que l'on s'éloigne ici un peu du sujet...
Pratique
«Incitation à la peinture», de Paul Nizon, Les Cahiers dessinés, 175 pages.
Photo (RTS): Un portrait relativement récent de Paul Nizon.
Texte intercalaire.
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LIVRE/Les Cahiers dessinés rééditent des textes sur la peinture de Paul Nizon