Lionel Latham s'est longtemps dit legaleriste des arts décoratifs du XXe siècle. Avec une focalisationsur la Suisse. Le Genevois d'adoption a évolué avec le temps. Il sepassionne aussi, et parfois même en priorité, pour les artisans duXXIe siècle. Des gens restés fidèle à la pièce unique, ou à latoute petite série. On a vu chez lui aussi bien les objets tournéspar Jérôme Blanc que les meubles d'Yves Boucard ou les verresgravés par Françoise Bolli.
L'an dernier à Palexpo, Lionelprésentait quelques pièces d'orfèvrerie contemporaine dans le cadredu PAD (1). Elles étaient signées par Barbara Amstutz. L'Alémaniquerevient aujourd'hui en force chez lui, rue de la Corraterie. Elle yprésente des pièces forgées dans le métal. L'argent, mais aussile cuivre. Ou le laiton. Un superbe travail sur la matière,travaillée au corps. Il faut imaginer dernière ces pichets, cesbols ou ces plats un énorme effort au marteau pour que le support adopte la forme voulue. Presque rien de symétrique chez Barbara. Desrécipients un peu penchés. Des bols aux nombreuses facettesirrégulières, presque expressionnistes. Avec des parois souventdifférentes entre elles. Un côté lisse, un côté mat. Ou alors desformes cristallisées, dues à l'oxydation.
Graveuse à l'origine
Comme bien des artistes actuels,Barbara Amstutz reste très discrète sur elle-même. Si son sitecontient une liste exhaustive des expositions auxquelles elle aparticipé depuis les origines, vous n’avez ainsi ni date, ni lieude naissance. Je sais juste, par Lionel Latham, qu'elle a débuté sacarrière comme graveuse. Il lui en reste quelque chose. Les piècesles plus anciennes proposées aujourd'hui se composent de detrois larges coupes d'argent fermées par une plaque d'acier. Cetacier a été gravé en tenant compte des ondes crées par du sable.Il y a du reste, aux murs juste au dessus d'elles, une épreuve desestampes créées d'après ces couvercles, qui sont aussi desmatrices.
L'ensemble possède quelque chosed'assez strict. D'un peu froid. Nous sommes typiquement avecl'orfèvre dans un goût que l'on peut qualifier d'alémanique. Desformes simples. Une préciosité sans ostentation. Une quasi absencede couleurs. Une modernité assumée, même si l'ensemble se situedans le cadre de la tradition perpétuée. Les objets gagnent à sevoir regroupés, au moins par deux, afin de ne pas apparaîtreisolés. Les acheteurs semblent du coup priés de faire coup double.Il leur suffira ensuite de se montrer soigneux. Chez Lionel Latham,on ne touche qu’avec des gants blancs. Un geste qui apparaît ducoup dénué de sensualité.
(1) Je rappelle qu'il n'y aura plus dePAD en janvier 2020.
Pratique
«Barbara Amstutz», galerie LionelLatham, 22, rue de la Corraterie, Genève, jusqu’au 14 décembre.Tél. 022 310 10 77, site www.galerie-latham.com Ouvert mercredi, jeudi et vendredi de 13h30 à 18h30, le samedi de11h à 13h et de 14h $ 17h.
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Lionel Latham présente à Genève l'orfèvre contemporaine Barbara Amstutz
L'Alémanique martèle ses pièces d'argent, mais aussi de cuivre. Un énorme travail épuré, d'un goût alémanique. Elle reçoit son exposition en galerie jusqu'à la mi-décembre.