L'exposition Boissonnas pourra-t-elle une fois rouvrir? Le Musée Rath a pris l'eau!
Les dégâts restent mineurs, mais aucune décision n'est encore prise. Un tel incident, courant à Genève, soulève beaucoup de questions impertinentes.

L'affiche déjà prête pour la prolongation.
Crédits: MAH, Genève 2021.Aïe, aïe, aïe… J’ai parlé trop tôt. La réouverture de l’exposition photographique «Boissonnas et la Méditerranée» au Musée Rath risque de tomber à l’eau. Au propre. Lisez plutôt la lettre qu’ont reçue hier sur leurs ordinateurs les prêteurs non institutionnels. «Cher Madame, cher Monsieur, Nous vous informons que le Musée Rath a subi un dégât des eaux mineur lié à un réservoir de climatisation». Ah ah! «A ce stade, nous n’avons malheureusement pas plus de détails, mais les commissaires (je vous rappelle qu’ils sont quatre, NDLR), les conservateurs et les techniciens du bâtiment vont dresser un état des lieux précis ce matin afin d’évaluer l’opportunité ou non d’une réouverture à la fin du mois comme envisagée.» Pour mémoire, il y a eu de fortes pressions venues de l’extérieur tant sur l’institution que sur le magistrat chargé de la culture. La lettre virtuelle que je vous cite était signée par Martine Struelens, Collaboratrice administrative du Domaine beaux-arts et du Domaine des arts graphiques. Un titre ronflant.
Un second courriel parvenait aux mêmes personnes quelques heures plus tard, ce mardi 16 février dans l’après-midi. Les prêteurs recevaient la confirmation qu’une seule salle du bâtiment avait été touchée. Leurs œuvres étaient saines et sauves. En lieu sûr. Le plafond concerné demeurait «très humide». «Une décision sera prise vendredi quant à la réouverture.» Une affaire à suivre…
Etonnements
La chose pose tout de même des questions. La première,évidente, est de se demander pourquoi ce genre d’accident se produit toujours à Genève. Pas forcément dans le domaine culturel, d’ailleurs. Mais dans cette matière, il est permis de s’étonner («s’étonner» signifie en termes polis «s’indigner») que la cité la mieux dotée financièrement d’Europe par rapport au nombre de ses habitants (301 millions de francs, sauf erreur) donne toujours une impression de bourgade du Tiers-Monde. Ensuite, je veux bien que le Musée Rath ne soit plus supposé servir à des manifestations de type beaux-arts, mais qui lui prêtera quoi que ce soit à l’avenir dans de telles conditions? Notez que le Musée d’art et d’histoire, dont dépendait jusqu’ici le Rath, ne connaît pas de tels problèmes. Le MAH, où l’exposition «Marcher sur l’eau» de Jakob Lena Knebl attend gentiment de pouvoir enfin ouvrir, NE POSSÈDE PAS la climatisation. En oui! En 2021.