Le compteur est remis à zéro. Unenouvelle année commence, sans qu'on attende trop d'elle. Chacun yva donc de ses pronostics. Avec les expositions de 2019, il y a moinsde risques qu'en politique ou en économie. Les choses devraient sedérouler comme prévu. Au milieu de la surabondance despropositions, il me semble difficile de faire des choix. Dans sonnuméro de janvier, sorti dès le 20 décembre, «Beaux-artsmagazine» nous indique «les 60 plus belles». Celles-ci aurontcomme par hasard presque toutes lieu en France. On peine toujours, ducôté de Paris, à sortir de son village d'irréductibles Gaulois. Le "Connaissance des Arts" de ce mois ne sort guère plus de l'Hexagone.
Mon propos restera plus modeste, maisil se veut plus international. Aujourd'hui Je vais vous désigner dixexpositions à l'étranger. Il y en aura dix autres pour la Suissedemain. La sélection reflète mon total arbitraire. J'ai cependanttenté de vous trouver des choses diverses. Lanotion de culture s'élargit toujours davantage. Les temps changent,et il s'agit d'éliminer d'elle le moins de gens possible. Quiaurait rangé la mode ou la photo, pour ne pas parler des nouvellestechnologies, parmi les beaux-arts il y a quelques décennies? Surce, trêve de considérations oiseuses. C'est parti!
Amsterdam
Rembrandt-Vélasquez. C'estl'anniversaire. Rembrandt est mort il y trois cents cinquante ans. LeRijksmuseum n'allait pas nous refaire la rétrospective de 2003, quimarquait les quatre cents ans de la naissance du maître de Leyde.Après avoir montré ses possessions et proposé le début d'unerestauration de «La Ronde de nuit» (encore une!) en public, il vajumeler les titans néerlandais et espagnol. Les tableaux serontproposés par couples. Le ménage se verra complété par Frans Hals,Murillo, Vermeer ou Ribera (du 11 octobre au 19 janvier 2019, www.rijksmuseum.nl ).
Florence
Verrocchio, Il maestro di Leonardo. Vinci est mort à Amboise en 2019. Il fallait fêter cela. On saitque le Louvre se trouve aujourd'hui bloqué par le nouveaugouvernement italien. Pas d'exportations! Le Strozzi ne connaît pasces problèmes. Il a en plus choisi de montrer un homme clé del'histoire de l'art, dont on parle peu. Peintre, sculpteur etorfèvre, Andrea di Michele di Cione (1435-1488) a dirigé àFlorence un énorme atelier dont sont aussi sortis Lorenzo di Crediou le Pérugin. On attend beaucoup de cette rétrospective qui auralieu du 9 mars au 14 juillet ( www.palazzostrozzi.org )
Londres
Mary Quant. Les jeunes ne savent plusson nom. La reine des «Swinging Sixties» est aujourd'hui une damede 84 ans. Mary a ouvert sa première boutique sur King's Road en1955. Elle a ensuite créé ses propres lignes de vêtements et decosmétiques. A force de raboter des centimètres, elle a créé laminijupe vers 1962. Scandale, puis succès mondial. Le Victoria &Albert va raconter son histoire comme la Ca' Pesaro de Venise vientde refaire celle de Fiorucci. Leurs créations bon marché fontdésormais partie de l'histoire (du 6 août au 16 février 2020, www.vam.ac.uk ) - Manga. Le British Museum est un muséegénéraliste. Il collectionne donc aussi les produits littéraireslongtemps jugés bas de gamme. La chose va lui permettre de proposeren 2019 «la plus grande exposition sur le manga jamais organisée hors du Japon.» Le fond du BM sera complété par de nombreux prêts.Il s'agira d'illustrer l'influence des arts classiques nippons sur legenre, le manga lui-même et son impact sur la création internationale actuelle.Vaste programme! Mais soyez rassurés. Le résultat se voudraludique, joyeux et immersif (du 23 mai au 26 août, www.britishmuseum.org ).
Madrid
Fra Angelico et les débuts de laRenaissance à Florence. Air connu. Mais le musée détient lacélèbre «Annonciation» du maître. Il vient aussi d'acquérirauprès du duc d'Albe deux autres panneaux de ce moine artiste du XVesiècle, béatifié par Jean-Paul II en 1982. Il y avait là de quoimonter une exposition entrant dans le cadre des 200 ans du musée.Ouvert en 1819, agrandi en 2007, celui-ci se porte bien. Il ne cessepas d'inaugurer de nouvelles salles en annexant divers bâtiments. Ilreçoit en plus des dons et a les moyens d'acheter (du 28 mai au 15septembre, www.museodelprado.es )
Paris
Rouge, L'art au pays des Soviets. L'artrusse explose vers 1910. Les avant-gardes se suivent et sebousculent. Elles prêchent pour une révolution qui ne va pas tarderà arriver. Les artistes pensent y jouer un rôle majeur, notamment pour l'éveil des populations. Au début, la réalité correspond à leursrêves. Puis c’est le désenchantement et les interdictionspleuvent. Sur ce canevas, le Grand Palais va montrer la création autemps de Lénine et de Staline. Si on ne peut pas montrer Hitler, le«petit père des peuples» bénéficie d'une amnésie générale (du20 mars au 1 juillet, )
Le modèle noir de Géricault àMatisse. Joli sujet, en notre époque d'Indigènes de la République!S'il y a des Noirs dans la peinture depuis la fin du Moyen Age, leparcours commencera ici avec le célèbre portrait deMarie-Guillemine Benoîst représentant une beauté en rien dénudéevêtue de blanc (l’œuvre date de 1800) pour aller jusqu'auxmodernes après des passages obligés sur Gauguin, le sculpteurCordier ou le photographe Carjat (du 26 mars au 21 juillet,).
Dau. L'événement de l'hiver, auxconfluents de l'art, de la vie et de la réalité virtuelle. Duranttreize ans Ilya Khrzhanovsky a conçu et réalisé un projet monstre.Dans une ancienne usine des années 30 il a fait revivre à descentaines d'acteurs et de figurants (volontaires, tout de même!) laréalité de l'URSS stalinienne de 1938. Il en est sorti treizefilms. La bulle spatio-temporelle est pour un mois au Châtelet et duThéâtre de la Ville. Chaque visiteur aura un programme devingt-quatre heures fait sur mesures, mais fixé par algorithme sansson accord (du 25 janvier au 25 février, ).
Venise
La Biennale. 2019, année impaire. Il yaura donc les beaux-arts. Le commissaire en sera cette fois RalphRugoff, 61 ans. L'Américain d'Angleterre a choisi comme thème «May you Live in Interesting Times». Encore un de ces intitulés qui neveulent rien dire... Chaque pays roulera pour lui-même dans sonpavillon des Giardini, au bout de l'Arsenale ou en ville.L'organisateur se voit prié de faire le plein des entrées. Aprèsavoir cruellement stagné jusque vers 2000, la Biennale est repartiepour le succès: 615 702 visiteurs en 2017! (du 11 mai au 24novembre, www.labiennale.org )
Vienne
Dürer. En 2012, Nuremberg avait faitun carton avec le plus célèbre de ses ressortissants. L'attentesemblait interminable. En 2018, Milan a connu un grave échec avec saremarquable exposition Dürer du Palazzo Reale. L'Abertina, quipossède via les Habsbourg 140 feuilles du maître, mort en 1528, vaproposer les dessins. Les siens d'abord. Mais des emprunts se verrontfaits à Berlin ou ailleurs. Il y aura là des choses trop fragilespour se voir montrées souvent, comme «Le Lièvre» ou «L'aile».L'exposition durera du 20 septembre au 6 janvier 2010( www.alberti n a.at )
N.B. je n'ai pas repris deux expositions que j'ai déjà annoncées. Il s'agit du Toutankhamon, Le trésor du pharaon à la Villette de Paris, prévu du 23 mars au 15 septembre, et du Léonard de Vinci du Louvre, qui devrait se dérouler du 24 octobre au 24 février 2019.
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Les expositions en Europe. Mon libre choix pour 2019, d'Amsterdam à Vienne.
Le choix semble quasi infini. Rien que Paris propose une foule de choses. Je vais me limiter à dix manifestations avec quelques commentaires. A chaque jour suffit sa peine.