Les expositions en Europe cet automne. Ma sélection de dix événements de Londres à Lyon
Il y a bien sûr une quantité affolante de choses annoncées. Un choix ne peut se révéler qu'arbitraire. Je vous ai mis quelques "block busters" que je ne verrai pas forcément.

La Biennale de Lyon se profile. Elle se déroulera dans un nouveau lieu.
Crédits: Biennale, Lyon 2019.La rentrée a commencé. Elle va se
poursuivre jusqu'en novembre. C'est devenu pour les expositions comme
les livres. Il faut tout de même «perler» les nouveautés, ce qui
ne signifie pas que celles-ci soient toutes des parles rares.
Autrement, l'embouteillage guette, comme pour les festivals d'été.
L'embarras du choix devient tel qu'ont finit par tout éliminer. Pour
ceci et pas cela?
Je vais aujourd'hui vous proposer un
petit choix de dix événements internationaux. J'ai ici privilégié
les grosses machines, pour ne pas dire les «block busters». Cela ne
signifie pas qu'il s'agisse de mon choix personnel pour les mois à
venir. Au contraire. Certaines manifestations jouissent d'emblée
d'une telle promotion que je ne vais pas en ajouter une
couche. Le Léonard de Vinci du Louvre se fera ainsi sans moi. Mieux
vaut braquer un projecteur (même si le mien a tout du lumignon) sur
des expositions moins médiatisées. Elles seront sans doute plus
innovantes et en tout cas moins peuplées.
Paris
«Léonard de Vinci» au Louvre. Il y aura là les tableaux possibles et moins de dessins sans doute qu'aujourd'hui à la Queen's Gallery de Londres. Le but annoncé est de revisiter la technique du peintre, mort en 1519, et de préciser sa biographie. Réservation impérative, mais à risques. Le Louvre n'est pas le plus grand gestionnaire du monde (du 24 octobre au 24 février, www.louvre.fr)

«Bacon en toutes lettres». Le Centre
Pompidou, qui possède peu de toiles du Britannique (1909-1996),
entend créer l'événement. Toute la carrière se verra évoquée, avec des aperçus nouveaux sur les débuts, reniés plus tard par le
peintre. Le commissaire Didier Ottinger a focalisé le parcours sur
la littérature. Réservation obligée (du 11 septembre au 11
janvier, www.centrepompidou.fr)
Bruxelles
«Brancusi» à Bozar. Le décor Art
Déco du Palais des beaux-arts va servir d'écrin au sculpteur
roumain (1876-1957). Cette Kunsthalle a semble-t-il obtenu des prêts
prestigieux. L'essentiel d'un œuvre existant en général à
plusieurs exemplaires sera là. L'homme se verra replacé dans son
contexte avec Duchamp, Modigliani ou Man Ray (du 2 octobre au 12
janvier, www.bozar.be)
Londres

«William Blake» à la Tate Britain. La Tate en revient à l'un des artistes anglais les plus populaires. Il avait déjà eu sa rétrospective ici en 2007-2008. Il faut dire que l'institution détient 300 des ses œuvres, de taille souvent minuscules il est vrai. Il y aura du coup aussi d'immenses reproductions numériques aux murs. Faut-il crier casse-cou? (du 11 septembre au 2 février, www.tate.org.uk)
«Tim Walker, Wonderful Things» au
Victoria & Albert. Né en 1970, l'Anglais est sans doute le plus
extravagant photographe de mode actuel. Son imagination semble sans
limites. Le V & A lui a offert ses salles pour montrer certaines
de ses créations, bien sûr, mais aussi afin de jouer avec les
collections. Il faut s'attendre à des chocs visuels (du 29 septembre
au 8 mars, www.vam.ac.uk)
Lyon
«18e Biennale» aux anciennes usines Fagor-Brandt. Le manifestation change de lieu. Elle investit 18 000 mètres carrés de friche industrielle. L'équipe du Palais de Tokyo parisien a hérité du commissariat. Les neufs dixièmes des pièces présentées ont été créés ad hoc. L'idée est de créer un écosystème: «Là où les eaux se mêlent» (du 18 septembre au 5 janvier, www.labiennaledelyon.com)
«Le drapé» au Musée des beaux-arts.
Le Musée Réattu d'Arles avait naguère traité ce sujet. Le
revoici, «de Léonard de Vinci à Maurizio Cattelan». Il passera
ici par Dürer, Mathieu Pernot ou Ernest Pignon-Ernest. Le thème se
verra cette fois rapproché de la représentation des corps. Et nous
sommes ici dans la ville des tissus! (du 30 novembre au 8 mars,
www.bba-lyon.fr)
Florence
«Natalia Goncharova» au Palazzo
Strozzi. Après Andrea del Verocchio, le volet moderne. Le Strozzi a
coproduit cet hommage donnée à l'artiste russe, morte à Paris en
1962, avec Londres et Helsinki. Natalia a donné le meilleur
d'elle-même avec les avant-gardes des années 1910. Il y aura aux
cimaises environ 130 de ses créations. (du 29 septembre au 12
janvier, www.palazzostrozzi.org)
Mantoue

«Giulio Romano» au Palazzo Te et au
Palazzo Ducale. Deux sites. Trois sections. Sa ville d'adoption rend
un nouvel hommage à son peintre et architecte avec une quantité de
prêts internationaux, dont 72 feuilles du Louvre. Né vers 1495,
décédé en 1546, Giulio reste une grande figure du maniérisme. A
redécouvrir (du 6 octobre au 6 janvier, www.giuiloromano2019.it)
Berlin
«Walking Through Walls» au Gropius Bau. Il y aura trente ans que le Mur est tombé. Il se relève aujourd'hui avec les nationalismes. D'où l'invitation à une trentaine d'artistes contemporains célèbres pour apporter leur regard sur la frontière. Aucune surprise. Ils vont de Mona Hatoum à Marina Abramovic en passant par Javier Téllez (du 12 septembre au 19 janvier, www.berlinerfestpielle.de)